06.09 - "Dominus Jesus" - Points de vue
catholiques.
Sauf de la part de quelques milieux traditionnalistes, l'ensemble des
éditoriaux ou des déclarations publiques soulignent le recul
que représentent les formulations de ce document, tout en reconnaissant
le bien-fondé des positions romaines. C'est comme un voile
tristesse qui ternit la joie du jubilé. Etait-ce indispensable
à cette date et avec cette tonalité ?
Le quotidien catholique "La Croix" met en exergue ce point de
vue :"Les premières réactions très négatives
suggèrent des conséquences oecuméniques incalculables."
Dans son éditorial du mercredi 6 septembre, le P. Michel Kubler
n'hésitent pas à écrire :
"Deux jours après la béatification de Pie IX et de
Jean XXIII, le préfet de la Congrégation pour la doctrine
de la foi semble fulminer des anathèmes dignes du 'Syllabus' et
serrer les boulons là où Jean Paul II suit l'oeuvre du Pape
Roncalli pour la rencontre des religions et la réconciliation des
confessions. Cela fait désordre."
... " Le plus fâcheux n'est pas dans cette contradiction apparente,
car elle relève moins d'une opposition entre le Pape et l'un de
ses adjoints que de clivages entre les sphères du Vatican au moment
où la bride se relâche sur le cou de la Curie. Ce qui fâche,
c'est surtout ce besoin de réagir à un danger de relativisme
par un réflexe d'absolutisation."
En Suisse, le P. dominicain Gilles Emery, professeur de théologie
dogmatique à l'Université de Fribourg, répond à
la question de l'agence catholique APIC "Affirmer que seule l'Eglise
catholique donne le salut en plénitude est de nature à freiner
le dialogue oecuménique... je ne le crois pas. Quand le document
aborde le rapport avec les autres religions, il traite essentiellement
du dialogue avec les religions non-chrétiennes."
... "Le document rappelle que l'unité ecclésiale n'est
pas un assemblage de croyances", ajoute le P. Emery. "Elle réside
dans la grâce et la vérité du Christ, dont la plénitude
est confiée à l'Eglise catholique, mais dont vivent aussi
les autres Eglises et communautés chrétiennes. Je dirais
que la communion de grâce se vit pleinement dans l'Eglise catholique
(et les communautés qui vivent l'eucharistie, comme les orthodoxes,
sont comprises dans cette définition), et elle se vit, avec une
moindre intensité et une moindre extension dans les autres commuanutés
chrétiennes ecclésiales."
Le cardinal Pierre Eyt, archevêque de Bordeaux et président
de la commission doctrinale des évêques de France, déclare
de son côté :"Ce document est d'un grand intérêt
pour la théologie. Il sera un stimulant pour évaluer les
méthodes de certaines pratiques actuelles... Il faudra toujours
le compléter par une exhortation et un partage d'expérience."
Le cardinal américain William Keeler, archevêque de Baltimore,
pense que "ce document clarifie certains points et il est, de ce
fait, un grand encouragement pour la poursuite du dialogue interreligieux."
Mais rien n'est dit sur la poursuite du dialogue oecuménique.
Pour plus d'informations : Agence APIC
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