20.09 - Soudan : Devenir les esclaves du pétrole.
"La nomination du Soudan comme membre
du Conseil de Sécurité des Nations Unies est inacceptable aussi longtemps
que le gouvernement de Khartoum restera la cause principale de l'insécurité
de la population " : c'est le point de vue de la Conférence Episcopale
soudanaise, qu'elle a exprimé dans un document rendu public le 16 septembre.
Dans ce document, qui s'articule en huit points, les Evêques soudanais
font également part d'une requête: "Les pays et les multinationales
doivent mettre fin sans tarder à leur collaboration dans la production
pétrolifère au Soudan. Ces activités provoqueront la continuation de
la guerre qui anéantira inévitablement les gens du Sud, des montagnes
Nuba et du Nil Bleu méridional ". Au Sud Soudan, le gouvernement islamique
de Khartoum lutte depuis 1983 contre l'Armée Populaire de Libération
Soudanaise (SPLA), qui se bat pour l'autodétermination du Sud Soudan
à majorité noire cristiano-animiste. Mais le conflit n'a pas que des
caractéristiques ethniques et religieuses : il devient de plus en plus
évident que Khartoum veut prendre le contrôle du Sud pour se réserver
l'exploitation des gisements pétrolifères.
Mgr Macram Max Gassis, évêque soudanais de El Obeid et vice-président
de la Conférence Episcopale, est contraint de vivre en exil et d'agir
uniquement dans les zones contrôlées par les opposants au régime de
Khartoum, depuis 1990. Il a déclaré à l'agence vaticane Fides : " On
a découvert du pétrole au Sud Soudan. En plus d'être esclaves de la
guerre, serons-nous aussi esclaves des cartels internationaux ? Aurons-nous
droit à la paix ou serons-nous esclaves du pétrole ? ".
Les évêques demandent que les adversaires s'engagent à
respecter un cessez-le-feu et que l'on ouvre des couloirs interdits
aux vols militaires, de manière à faciliter les opérations humanitaires
au Sud. Cette demande est motivée entre autre par les bombardements
de ces derniers mois : dans les régions de Torit, Rumbek, Yei et Yambio,
selon des sources de Fides, ont eu lieu des " bombardements visant des
objectifs civils " et les autorités de Khartoum utilisent des " avions
Antonov de haute altitude, qui terrorisent les populations civiles ".
" Les objectifs des bombes sont les églises, les écoles et les hôpitaux
tenus par des religieux ".
Pour plus d'informations : Agence Fides
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