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07.11 - Ukraine : Un éventuel voyage du Pape.


En confirmant la possibilité d'un voyage pastoral du Pape Jean-Paul II en Ukraine, le porte-parole du Saint-Siège,
Mr. Joaquin Navarro-Valls, n'a toutefois donné aucune autre précision ni quant au programme ni quant aux dates prévues, en juin sans doute.

On savait déjà, par des rumeurs qu'il était envisagé que le Pape se rende en Ukraine pour un voyage de trois jours, qui comprendrait deux étapes, l'une à Kiev, et l'autre en Ukraine occidentale, à Lviv, en Galicie. Un tel voyage a été précédé d'un patient travail pour aplanir les difficultés entre catholiques et orthodoxes.

La réconciliation de Bucarest avec le Patriarche Teoctit, en 1999, a fait naître une espérance. Même si le Patriarche Alexis II de Moscou accuse l'Eglise romain d'expansionnisme et de prosélytisme, la situation en Ukraine est différentes selon qu'il s'agit de Kiev et de Lviv.

Lviv et l'Ukraine occidentale ont été longtemps région polonaise où les catholiques eux-mêmes sont divisés en "latin" appelés souvent "polack" par les ukrainiens de souche. Les orthodoxes ont récupéré nombre d'églises et de monastères gréco-catholiques durant la période soviétique. Les fidèles ont suivi l'Eglise orthodoxe parce qu'elle avait la même liturgie, base essentielle de la spiritualité. Mais les prêtres et les évêques fidèles à l'Eglise romaine ont payé cher leur fidélité, jusqu'au martyre, l'assassinat et la déportation en Sibérie.

Mikhail Gorbatchev avait voulu réparer les injustices, mais de nombreux litiges ne sont pas encore résolus au niveau des communautés locales.

Tout autre est la situation dans le reste de l'Ukraine. Là, plusieurs hiérarchies orthodoxes se disputent les paroisses et les diocèses. L'ancien exarque de l'Eglise russe, le métropolite Philarète, a créé sa propre orthodoxie ukrainienne. Une autre Eglise, nationale, fondée au moment de l'indépendance en 1921, prétend être la véritable Eglise orthodoxe ukrainienne. Enfin, le métropolite Wladimir (Sobodan) exarque de l'Eglise du Patriarcat de Moscou et de toutes les Russies, témoigne, avec patience et sagesse, au nom de l'unité orthodoxe.

La venue du Pape Jean Paul II s'inscrit dans ce contexte. A Lviv, Jean Paul II pourrait suivre la conduite qu'il avait tenue pour les gréco-catholiques de Pologne et de Hongrie, vis-à-vis de la hiérarchie latine. Ce qui n'interfère pas avec l'Eglise orthodoxe. A Kiev, il pourrait devenir l'occasion, pour l'Eglise orthodoxe de Moscou, d'affirmer sa primauté et son ancienneté. Ce qui vient d'être marqué par la reconstruction de la cathédrale de la laure des Grottes de Kiev. Occasion que Moscou pourrait envisager comme positive.

D'ici juin, la statue du prince Wladimir continuera de regarder couler le Dniepr, dans lequel il fut baptisé avec le peuple russe. Même pendant l'époque soviétique, cette statue était restée sur les hauteurs du fleuve. Le métropolite Wladimir, exarque d'Ukraine pour le Patriarcat de Moscou, est un chaud partisan du rapprochement des Eglises chrétiennes à l'inverse du métropolite dissident, Philarète. Mais toute cette préparation continuera de se vivre dans le silence et la prière de tous, selon les paroles d'un représentant du Patriarcat de Moscou.

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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