18.11 - Cameroun : La police surveille la messe.
Le bras de fer se poursuit, au Cameroun,
entre le gouvernement et le cardinal Christian Tumi qui accuse les forces
d'intervention de procéder à des exécutions extra-judiciaires.
L'achevêque de Douala a célébré le jeudi 16 novembre une messe à la
mémoire de victimes des opérations des forces de sécurité, déclenchées
par le gouvernement depuis le début de l'année pour lutter contre le
grand banditisme. Durant toute la cérémonie, les forces de sécurité
du gouvernement, police et gendarmerie, ont été déployés pour surveiller
la cérémonie et ont entouré la cathédrale.
Le correspondant de "Radio France internationale" (RFI) ,
a noté que la cérémonie funéraire n'a pas rassemblé beaucoup
de fidèles en raison de la campagne d'intimidation des autorités. Bien
sûr, les autorités ont démenti ces accusations, estimant que les
"populations savent que les organisateurs de l'office religieux sont
des opportunistes et des hommes politiques en mal de reconnaissance".
Dès le lendemain, la presse locale faisait largement connaître
à l'opinion publique, cette messe particulière. "Tumi d'une messe
sous haute surveillance" titrait à la une "la Nouvelle expression"
qui a consacré un mini-dossier à la cérémonie. "Le Messager" relevait
à la "une" les quatre temps forts de la prière funéraire: "la levée
du corps" d'une victime innocente, l'encerclement de la cathédrale par
les forces de l'ordre, l'arrestation d'un responsable d'une Organisation
de défense des droits de l'homme et l'homélie du cardinal dans laquelle
il demandait à l'assistance de "prier pour les victimes et leurs bourreaux".
A cette occasion, "l'Association Génération Citoyenne" (AGC),
interdite d'activités depuis le 14 novembre, a distribué des
dizaines de milliers de tracts pour rappaleé que "des centaines
de camerounais: nos frères, nos soeurs, nos enfants, ont été enlevés,
torturés, violés ou exécutés sans enquêtes sérieuses, sans jugement,
arbitrairement. Trop, c'est trop! ça suffit!" Elle a aussi appelé la
population à se mobiliser et à participer massivement à la messe de
prière "pour partager la peine des familles endeuillées".
Pour plus d'informations : Agence Fides
Retour
|