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16.11 - Liban : Progressive annexion syrienne.


A l'occasion de l'ouverture de l'Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL), qui se tient actuellement au siège patriarcal de Bkerké, le cardinal Nasrallah Sfeir a estimé que la longue présence de l'armée syrienne au Liban alimente les craintes de la perte de l'identité libanaise "ou du moins de l'annexion du Liban par la Syrie".

Le patriarche maronite demande que les troupes syriennes se replient sur la plaine de la Békaa, en application de l'Accord de Taëf signé en 1989. Il se déclare favorable à un échange d'ambassadeurs entre le Liban et la Syrie afin de développer "des relations diplomatiques normales" entre les deux pays, car l'on assiste à un effacement progressif de la diplomatie libanaise au profit de la Syrie.

Il a également évoqué les abus commis au Liban au nom des relations historiques entre les deux pays, et plus précisément au nom du traité d'amitié, de coordination et de coopération (1991) signé avec la Syrie: hégémonie syrienne sur toutes les institutions, octroi de la nationalité libanaise à des Syriens, effacement de la diplomatie libanaise et, dernier exemple en date de ces abus, entrée sans concours des étudiants syriens à l'Université libanaise.

Ce traité avait été interprété par les alliés de Damas au Liban comme une reconnaissance de jure par la Syrie de la souveraineté du Liban. Or cette reconnaissance ne s'est jamais traduite par un échange d'ambassadeurs entre les deux pays. Par la voix du nonce apostolique, le Saint-Siège a soutenu le point de vue du cardinal Sfeir et Mgr Antonio Maria Veglio a exprimé sa conviction que le Liban récupérera son "indépendance totale et ses droits fondamentaux".

Le patriarche maronite demande le redéploiement dans la Békaa de l'armée syrienne présente au Liban depuis un quart de siècle. "Ce redéploiement est une affaire tranchée légalement, même s'il n'est pas réalisé sur le terrain, car aucune des parties ne peut le légitimer parce que les positions politiques ne peuvent contredire ni annuler les documents essentiels fondateurs de la vie de l'Etat. Le redéploiement de l'armée prépare son retrait total en exécution de l'accord de Taëf. Nos paroles découlent de sentiments d'amitié que nous voulons maintenir entre les deux pays."

Enfin, il s'est prononcé en faveur d'un statut particulier pour Jérusalem, garanti par les Nations-Unies, position déjà affirmée par le Saint-Siège. "Ce statut devra notamment garantir la liberté d'accès aux Lieux saints, la liberté de conscience, le respect de l'identité de la ville et de son caractère sacré".


Pour plus d'informations : Patriarcat maronite

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