21.11 - Vietnam : Dans le respect des libertés.
Le président américain Bill Clinton
a quitté le Viêtnam le dimanche 19 novembre, après y avoir passé trois
jours à l'occasion d'une visite historique. "Sa visite a été un bien,
elle éloignera la haine" a commenté Do Chinh Giang, 68 ans, ancien commandant
viêt-cong.
L'accueil enthousiaste et inattendu, venant de la population, tranchait
avec la réserve des dignitaires gouvernementaux. Le président,
dès le premier jour, a été clair. S'il venait retrouver
les anciens combattants toujours portés disparus, s'il cherchait
des opportunités économiques, il a aussi parlé
des libertés. En soulignant l'importance des rapports commerciaux
entre les deux pays et en faisant allusion à l'entente signée en juillet
dernier mais non encore ratifiée, il a fait remarquer : "Nous devons
ratifier cet accord et le mettre en application. Nous ne devons pas
craindre les changements qu'il entraînera" a dit le Président américain.
Clinton a annoncé qu'il concéderait un crédit de 200 millions de dollars
pour stimuler les investissements américains dans le pays.
En effet, vendredi soir, dans le premier discours d'un chef d'Etat étranger
retransmis en direct sur toute la télévision vietnamienne,
il a déclaré :"Notre expérience nous a appris
que garantir le droit à l'exercice de la religion et le roit
à la dissidence politique ne menace pas la stabilité d'une
société."
Dimanche, à Hô Chi Minh-Ville, il a joint le geste à la
parole et a rencontré les chefs religieux et notamment l'archevêque
catholique Mgr Pham Minh Man. Avec eux, il a discuté des problèmes liés
à la persécution religieuse: ministres du culte et fidèles incarcérés
où gênés dans leurs pratiques. L'enrevue avec l'achevêque n'a
duré que dix minutes, loin des caméras et en marge d'une
réception avec des personnalités des milieux d'affaires
américano-vietnamniens.
Le porte-parole du président a fait remarquer que cette discrétion
était nécessaire car, a-t-il dit :"le prélat
s'fforce d'établir des relations avec le gouvernement."
Il n'en a pas moins souligné que cette rencontre n'avait pas
été accidentelle, Bill Clinton l'ayant lui-même
sollicitée.
Le leader du parti communiste, M. Le Kha Phieu, par contre, avait demandé
samedi, auprésident américain de respecter les choix politiques
pris par le Vietnam : "Nous faisons à notre façon. Nous respectons les
choix des autres nations pour ce qui est du style de vie et du système
politique. Les autres nations doivent elles aussi respecter nos choix...
et de ne pas intervenir dans les affaires intérieures des autres".
A quoi, Bill Clinton avait répondu par avance :"Chaque société
doit adapter son attention aux besoins des familles, des communautés
et de la nation dans le respect des libertés de chacun".
Pour plus d'informations : Agence Misna
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