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02.12 - Chine : L'Eglise et les trois autonomies.

La population catholique de la capitale chinoise a accueilli "dans la plus complète indifférence " la célébration des 50 ans du lancement du "Mouvement des Trois Autonomies", mouvement, voulu par un prêtre du Sichuan, l'abbé Wang Liangzuo, appuyé par le Parti, qui était une tentative pour faire naître une Eglise Catholique détachée du Vatican et de l'Eglise Universelle.

Une femme de Pékin a déclaré à l'agence vaticane Fides : "La page des Trois Autonomies, est une page à effacer dans l'histoire de l'Eglise de Chine ". Les 50 ans du Mouvement, qui, à l'avènement du maoïsme, voulait réaliser l'indépendance de l'Eglise en Chine en matière de juridiction, de mission et d'économie, ont été fêtés le 29 novembre dernier dans l'après-midi : une cérémonie s'est déroulée dans la Grande Salle de l'Assemblée du Peuple, sur la Place Tienanmen.

Pour l'occasion, on avait réquisitionné la présence de tous les Evêques de l'Eglise officielle, des supérieurs des séminaires, des représentants des religieux et des religieuses. Il y avait aussi, parmi les présents, des représentants du monde protestant, bouddhiste, taoïste et musulman. En revanche, M. Li Ruihuan, Président de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois, était absent.

Mgr Michel Fu Tieshan, évêque patriotique de Pékin, y a déclaré que "l'autonomiene voulait pas dire " indépendance à l'égard des doctrines et des canons… ; notre intention n'est pas de prendre des attitudes non orthodoxes concernant les pratiques religieuses ou certains aspects de la foi ". Il souligna toutefois que l'autonomie voulait dire " que des forces étrangères ne devaient pas interférer dans les affaires religieuses de la Chine".

D'après plusieurs assistants, le discours de Mgr Fu Tieshan était "construit avec une certaine habileté ". Après avoir participé aux ordinations illicites à Pékin le 6 janvier dernier, l'évêque patriotique se trouve dans une position contraire à celle de la presque totalité des fidèles de Pékin qui lui reprochent d'avoir fait un geste contre le Vatican. A l'occasion de plusieurs cérémonies qu'il présidait, les fidèles ont préféré sortir de l'église, en distribuant dans les paroisses la déclaration du Vatican du 24 juin dernier

D'après des observateurs dans la Capitale, l'absence même de M. Li Ruihuan, est considérée par eux comme une tentative pour accorder le moins d'importance possible à la célébration du Mouvement des Trois autonomies, au moment où de plus en plus d'Evêques et de prêtres se rapprochent des positions du Saint-Siège.

Pour plus d'informations : Agence Fides

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