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19.01 - Pays-Bas : L'Eglise n'est pas en deshérence.

Par deux fois, l'évêque de Breda, Mgr Martinus Muskens, a déploré publiquement le "vide du pouvoir" au sommet de l'Eglise, estimant que le pape Jean Paul II n'a plus la curie romaine en mains en raison de l'âge, de la maladie et de ses fréquentes absences.

Le dimanche 14 janvier, il avait suscité de vives réactions quand il avait demandé une limite d'âge de 85 ans pour les papes, lors d'une émission de la télévision néerlandaise. Il demandait la tenue d'un synode mondial des évêques, dont l'un des thèmes devrait une réflexion pour savoir comment l'Eglise peut fonctionner quand elle est sans gouvernement. A l'appui deses points de vue, il avait évoqué sur les ondes le "vide du pouvoir" au Vatican et l'absence de gouvernement de la curie du fait que le pape était diminué par l'âge et la maladie, et en raison de ses nombreux voyages.Le jeudi 18 janvier, il reprenait le même thème dans un entretien qu'il accordait au quotidien néerlandais "Volkskrant". Pour lui, le Collège des cardinaux devrait fixer à 85 ans la limite d'âge supérieure pour pouvoir exercer le ministère pontifical.

Les déclarations réitérées de l'évêque de Breda ont provoqué de vives polémiques, notamment dans les rangs conservateurs. Un porte-parole du "Groupe de contact des fidèles catholiques-romains" a vivement critiqué les commentaires de Mgr Muskens, relevant qu'il était curieux que ce soit justement un évêque ayant déjà subi deux infarctus qui s'exprime sur les faiblesses du pape dues à la maladie.

Il est vrai que le refus d'un synode diocésain dans le diocèse de Breda, sur intervention du Vatican, avait créé des tensions qui virent maintenant à la polémique publique. Mgr Martinus Muskens a révélé avoir renoncé à ses plans de synode diocésain après que le Vatican lui ait signifié qu'un synode était actuellement inopportun. Le cardinal Adrianus Simonis, archevêque d'Utrecht et président de la Conférence épiscopale des Pays-Bas, qui avait d'abord approuvé le projet, a lui aussi considéré qu'un tel événement diocésain était "prématuré". Divers milieux d'Eglise ont peu apprécié la prise de position romaine.

L'affaire risque même de pendre un tour politique car le sénateur socialiste Erik Jurgens a l'intention d'interpeller le Ministre des Affaires étrangères, Jozias van Aartsen, pour en savoir plus sur les "immixtions" vaticanes dans les affaires ecclésiales internes des Pays-Bas.

Mgr Muskens veut désormais mener à bien une "consultation diocésaine" pour préparer le diocèse en vue de la commémoration des 150 ans de son existence, dans deux ans. Des historiens d'Eglise présument que le Vatican se fait encore beaucoup trop de souci à propos de l'esprit frondeur dont l'Eglise catholique néerlandaise avait fait preuve à la fin des années 60. Selon la presse, ce souci serait également partagé par les évêques de ce pays qui fut autrefois un modèle de fidélité à Rome.

Pour plus d'informations : Agence KNA et agence Kipa

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