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24.01 - Un bilan mitigé pour l'oecuménisme.


Devant les membres de l'Association des journalistes de l'information religieuse (AJIR) à Paris, Konrad Raiser, le secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises a dressé le bilan mitigé de l'oecuménisme en 2000.

Pour lui, ce fut une année des occasions manquées. Plutôt que d'affirmer les aspects positifs et convergents de leur dialogue, chaque Eglise en a profité pour réaffirmer son identité propre et, par delà, sa visibilité. L'Eglise catholique ait fait cavalier seul pour la célébration du Jubilé, se contentant d'inviter les autres Eglises à quelques gestes symboliques : "Une attitude qui nous ramène 35 ans en arrière, quand les Eglises soeurs avaient été invitées à assister au concile Vatican II".

Effets contrastées de "Dominus Iesus", toujours selon Konrad Raiser, est un document aux effets contrastés. Rome n'a toujours pas pleinement pris en considération les retombées négatives pour l'œcuménisme du texte du cardinal Ratzinger. Mais il ajoute que "tout indique que la ligne du cardinal Ratzinger n'est pas acceptée à l'intérieur de l'Eglise catholique".

Les Eglises sont dans la quasi impossibilité de rejoindre les jeunes générations, à l'exception des Eglises évangéliques, pentecôtistes principalement et il faut se garder de les réduire trop vite à des "sectes". Les Eglises "historiques" sont appelées à "revoir leurs arrangements avec la structure publique" car, de fait, les Pentecôtistes ont l'avantage, contrairement aux grosses "machines" ecclésiales, "de former de petits groupes conviviaux qui répondent plus directement à la recherche religieuse de nos contemporains".

En ce qui concerne le dialogue avec les Eglises orthodoxes, le secrétaire général du COE a convenu que le prosélytisme des Eglises protestantes et catholique en terre d'orthodoxie avait "énormément" crispé la situation. Mais il s'est montré très confiant dans la capacité à dénouer la crise de la commission mixte paritaire entre orthodoxes et non orthodoxes mise sur pied par le COE.

Les faits sont moins pessimistes si l'on se réfère à ce que vivent les communautés chrétiennes entre elles. L'agence catholique suiisse Apic nous en donne un exemple dans un reportage sur le dimanche de l'unité à Genève. "Nous nous blessons souvent, nous nous irritons souvent, mais nous nous connaissons par notre nom, depuis le temps… alors non, l'œcuménisme n'est pas fatigué, car cela voudrait dire que le Christ lui-même est fatigué". Cette profession de foi, lancée comme un défi lors de la fête de l'unitéa été repris, modulé et abondamment illustré tout au long des manifestations qui ont marqué, à Genève, le dimanche 21 janvier.

Il y avait foule dans l'église Sainte-Clotilde. Autour de l'autel, les pasteurs Joël Stroudinsky et Christian van den Heuvel, (protestants), côtoyaient Mgr Pierre Farine et l'abbé Philippe Matthey (catholiques romains), Jean-Claude Mokry (catholique chrétien), Sue Nightingale (anglicane), Vergil Valcu (orthodoxe) et le P.Philopatir (copte). Des représentants de l'Armée du Salut, de l'Eglise d'Ecosse, de l'Eglise roumaine, et de bien d'autres étaient là également, pour une cérémonie qui allait durer presque deux heures mais si chaleureuse "qu'on n'a pas vu le temps passer", se réjouissait une fidèle à la sortie.

Pour plus d'informations : Conseil des Eglises chrétiennes et Agence APIC

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