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14.02 - Le génome humain n'est pas négociable.

La publication de la carte du génome humain, le lundi 12 février, a soulevé bien des remarques et a provoqué déjà d'importantes réactions, en particulier à propos des dérives possibles. Plusieurs sites internet sont consultables sur un tel sujet.

Pour le P. Patrick Verspieren, jésuite, directeur du département d'éthique bio-médicale du Centre Sèvres à Paris :"Il faut, dans ce domaine, bien faire la distinction entre la découverte de ce qui est dans la nature et dont tout le monde doit pouvoir avoir connaissance, et la mise au point de médicaments qui, souvent, nécessitent de lourds investissements... Les gènes ne devraient pas être brevetables, mais uniquement les nouveaux traitements qui s'appuient sur les connaissances génétiques".

... "Certains ont voulu réduire l'espèce à son génome, et l'être à ses gènes. Ceux-ci ont certes un rôle dans le fonctionnement des cellules, mais ils n'expliquent pas tout de la personnalité de l'être humain... Il va falloir veiller de près aux règles concernant le secret médical et la circulation des informations concernant les particularités génétiques de chacun."

Pour le cardinal Ruini, président de la conférence épiscopale italienne, si cette découverte permet de faire un rapprochement entre l'homme et l'animal, il ne faut pas oublier que la différence qui existe entre eux, c'est la capacité de l'homme à penser et à être libre. "L'homme est un animal raisonnable" et il a ajouté : "L'Eglise ne doit pas avoir peur de la découverte du génome humain".

Mgr Elio Sgreccia, secrétaire de l'Académie pontificale pour la vie, a précisé :" L'homme est "unique" en son genre, et, le mardi 13 février sur les antennes de Radio Vatican, il a mis en garde contre les recherches "qui ont écrit des pages sombres de l'histoire récente, qui sont non seulement contre Dieu, mais aussi contre l'homme et la société."

Pour Bruno Frappat, dans son éditorial du quotidien "La Croix", le 13 favrier :"Ce décryptage fait reculer les limites du mystère humain qui toujours se dérobe. Beaucoup n'avaient pas attendu les derniers développements des chercheurs pour s'en aviser. La matière n'explique pas tout. ... Ni l'homme, ni "les parcelles d'hommes, ni les gènes ne relèvent du domaine des inventions. Ce sont des données de la nature. Aurait-il fallu, naguère, breveter l'oxygène et ses applications, à commencer par l'air qu'on respire ? Nul n'est fondé à s'approprier l'humain."

Les pays membres de l'ONU ont proclamé en 1997 :"Le génome humain est patrimoine de l'humanité et, en son état naturel, ne peut donner lieu à des gains pécuniaires." La Convention des droits de l'homme et de la biomédecine du Conseil de l'Europe a défini le même principe.

Un site trilingue ouvert par des députés français et allemands présente un appel contre la brevetabilité des génes humains et les documents nécessaires à la compréhension de ce débat.

Pour toute information : http://www.soshumangenom.forez.com
Le numéro de "Science magazine" sur ce sujet est également consultable sur le web. Très documenté, il s'adresse à un public averti. http://www.sciencemag.org

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