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27.02 - Renouer avec les traditionnalistes.

Les quatre nominations à la Commission "Ecclesia Dei" devraient permettre un dialogue plus élargi avec la Fraternité traditionnaliste saint Pie X.

En juillet 1988, Jean Paul II avait institué cette commission "Ecclesia Dei" en lui assignant pour tâche de collaborer avec les évêques, avec les dicastères de la curie romaine et avec les milieux intéressés, dans le but de faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, des séminaristes, communautés ou religieux et religieuses jusqu'ici liés de différentes façons à la Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefèbvre, et qui désirent rester unis au successeur de Pierre dans l'Eglise catholique en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques".

A l'occasion du Grand Jubilé, la Fraternité Saint-Pie X de Mgr Lefebvre a renoué visiblement le dialogue avec Rome. Il y eutd'abord le pèlerinage jubilaire aux quatre basiliques majeures, les 8 et 9 août 2000. Au cours du dernier trimestre 2000, Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité, a rencontré à plusieurs reprises le cardinal Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé. Le 30 décembre dernier, il a rencontré le pape lors de sa messe privée du matin, mais aucune parole importante n'a été échangée. Le 16 janvier dernier, il a cependant demandé des "garanties" à Rome pour avancer dans le dialogue auquel il met des conditions.

La nomination de ces quatre nouveaux membres est significative des orientations possibles qui devraient être celles de la commission dans les semaines et les mois à venir, d'autant qu'elles surviennent au lendemain de la fête de la Chaire de Saint-Pierre qui a donné à Jean Paul II l'occasion d'insister sur le ministère d'unité du successeur de Pierre et de demander aux nouveaux cardinaux de l'aider spécifiquement dans cette tâche.

Le cardinal Joseph Ratzinger est préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Jorge Medina Estévez, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Mgr Juliàn Herranz, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, et le cardinal Louis-Marie Billé, archevêque de Lyon et président de la Conférence épiscopale française. Ce dernier est tout particulièrement bien placé puisque c'est en France que se trouve la plus forte implantation de ce courant schismatique issu d'ailleurs de certains milieux français.

Actuellement, la Fraternité Saint-Pie X, connaît divers courants intérieurs, celui des "irréductibles" toujours opposés à la "dérive conciliaire" et ceux qui, marqués par la stagnation théologique de la Fraternité, jugent nécessaire un rapprochement avec Rome, d'autant que l'ecclésiologie concernant leurs évêques est pour le moins fort éloignée de la saine tradition de l'Eglise, ce qui n'est pas sans "dénaturer" les fondements même de la Fraternité.

Rappelons que le courant "traditionnaliste" ne s'est pas entièrement séparé de Rome. D'autres catholiques de sensibilité traditionaliste ont choisi l'unité en rejoignant "la Fraternité Saint-Pierre", société cléricale de vie apostolique, de droit pontifical dont les communautés relèvent de l'autorité de l'évêque diocésain.

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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