Infocatho



08.03 - Bornéo : Des faits horribles.

L'administrateur diocésain de Palangkaraya a décrit les derniers affrontements sanglants contre les Madurais et les Javanais, dans une lettre envoyée le 2 mars aux Evêques d'Indonésie pour les informer de la situation. L'Agence Fides l'a reçue le 3 mars et en a cité l'intégralité.

Près de 3.000 personnes décapitées, des milliers sont en fuite. C'est la coutume chez les Dayaks de tuer en décapitant, et de défiler avec les têtes selon les rites sauvages Tiwah. "Dieu seul sait ce qui s'est réellement passé à Sampit et dans les environs. Le sang et les larmes ne semblent plus avoir de sens. On entend des plaintes de partout. La tuerie a duré une semaine entière."

" Elle a commencé quand les Madurais, rendus furieux, ont préparé des armes y compris des bombes de fabrication artisanale. Les Madurais faisaient cela pour se venger après une émeute déclenchée contre eux au mois de décembre 2000 dans la région de Kareng Pangi, dans le district oriental de Kotawaringin, à 100 km environ au sud de Palangkaraya. Les Madurais voulaient prendre leur revanche, et il leur fallait du temps pour s'y préparer. Quand ils jugèrent que c'était le bon moment, dans la nuit du samedi 17 février, un groupe de Madurais a attaqué les Dayaks tout à fait à l'improviste."

" De nombreux Dayaks furent pris de panique et s'enfuirent pour se réfugier à Palangkaraya, à Banjarmasin, ou dans l'arrière-pays ; plusieurs furent tués pendant leur fuite (les rapports parlent de six personnes tuées). Les Madurais s'emparèrent de Sampit et y restèrent jusqu'au lundi 19 février. Mardi et mercredi matin, les Madurais attaquèrent en force les Dayaks et mirent des bombes dans plusieurs établissements."

" Dans le même temps, les Dayaks arrivèrent à Sampit venus des cours supérieurs des rivières de l'arrière pays du Kalimantan-Central, de la région de Barito, de Pangkalan Bun au Kalimantan-Oriental, mais aussi des Provinces du Kalimantal-Occidental. Le mercredi soir, les Dayaks reprirent Sampit aux Madurais. C'est vrai qu'on ne fit pas de quartier... J'ai entendu des militants Dayaks dire que, le samedi 17 février, ils possédaient 700 têtes environ."

C'est une tradition chez eux de tuer en décapitant et de montrer les têtes aux chefs. Les têtes servirent probablement aussi au rites Tiwah... Jusqu'à présent, on estime que de 2.000 à 3.000 personnes ont été tuées. Les tentatives faites pour donner le nombre des morts se révèlent être impossibles, car la situation est toujours tendue."

..." D'après des rapports, j'ai appris que des centaines de réfugiés avaient été évacués vers Java. Pour moi, la décision de les renvoyer dans leurs terres d'origine arrive beaucoup trop tard. Les Dayaks ne veulent pas des Madurais chez eux. Le dimanche 25 février, les massacres ont commencé à Palangkaraya. Fort heureusement, de nombreux Madurais s'étaient enfuis de Palangkaraya, mais il en restait beaucoup. Nous ne savons pas ce qu'ils sont devenus."

Pour le texte intégral de cette lettre : Agence Fides

Retour