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07.04 - Pour le Jeudi Saint, le Pape s'adresse aux prêtres.

Chaque année, le pape Jean Paul II adresse aux prêtres une lettre pour le Jeudi-Saint. Cette année, il y insiste sur le sacrement de la réconciliation, mais aussi sur le ministère sacerdotal diocésain.

"...Il faut repartir de lui (le Christ) pour nous ouvrir en lui, avec les cris " inexprimables " de l'Esprit (Rm 8, 26), à l'étreinte du Père: " Abba, Père " (Ga 4, 6). Il faut repartir de lui pour redécouvrir la source et la logique profonde de notre fraternité: " Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres " (Jn 13, 34).

… "Je vous dis mon admiration pour ce ministère discret, tenace, créatif, bien qu'il soit parfois traversé par les larmes de l'âme que Dieu seul voit et qu'il " recueille en ses outres " (cf. Ps 55, 9). Ministère d'autant plus digne d'estime qu'il est davantage éprouvé par les résistances d'un monde largement sécularisé, qui expose l'action du prêtre aux embûches de l'épuisement et du découragement. Vous le savez bien: cet engagement quotidien est précieux aux yeux de Dieu."

… "Il y a une soif du Christ qui, malgré tant d'apparences contraires, émerge dans la société contemporaine, se manifeste au milieu des incohérences de nouvelles formes de spiritualité, se dessine même lorsque, sur les grands problèmes éthiques, le témoignage de l'Église devient un signe de contradiction. Cette soif du Christ - consciente ou non - ne peut être apaisée par des paroles vides. Seuls des témoins authentiques peuvent répandre de manière crédible la parole qui sauve."

… "Il est important, en cette journée par excellence de l'amour, que nous sentions la grâce du sacerdoce comme une surabondance de miséricorde. Est miséricorde l'absolue gratuité avec laquelle Dieu nous a choisis: " Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis " (Jn 15, 16). Est miséricorde la condescendance avec laquelle il nous appelle à œuvrer comme ses représentants, tout en nous sachant pécheurs. Est miséricorde le pardon qu'il ne nous refuse jamais, pas plus qu'il ne le refusa à Pierre après le reniement. Pour nous aussi vaut l'affirmation selon laquelle " il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion " (Lc 15, 7). 7. Redécouvrons donc notre vocation comme " mystère de miséricorde ".

… "Seul celui qui a ressenti la tendresse de l'étreinte du Père, telle que l'Évangile la décrit dans la parabole de l'enfant prodigue - " il courut se jeter à son cou et il le couvrit de baisers! " (Lc 15, 20) -, seul celui-là peut transmettre aux autres la même chaleur, quand de destinataire du pardon il en devient le ministre."

… "Il faut aussi donner toute son importance à la forme liturgique du sacrement. Le sacrement prend place dans la logique de communion qui caractérise l'Église. Le péché lui-même ne se comprend pas à fond si on le considère seulement comme une affaire " privée ", oubliant qu'il concerne inévitablement la communauté entière et qu'il diminue son degré de sainteté. À plus forte raison, le don du pardon, dont la logique sacramentelle repose sur l'union profonde qui subsiste entre le Christ Tête et ses membres, exprime un mystère de solidarité surnaturelle.

Pour le texte intégral : Service de presse du Vatican

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