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07.04 - Entre deux responsables, deux registres.

Le congrès organisé les 4 et 5 avril par l'Université pontificale Grégorienne à l'occasion de son 450e anniversaire, a été l'occasion de rappeler son apport théologique dans la vie de l'Eglise, aujourd'hui plus que jamais et de noter la différence entre le cardinal Ratzinger et Mgr Fitzgerald.

Le Père Kolvenbach avait conclu ce congrès le jeudi 5 avril en affirmant que "les professeurs et les étudiants de nombreuses nations et cultures vivent ici de leur diversité comme une communion qui enrichi et c'est pour eux, un défi et une contribution dans un monde qui a tant besoin d'unité".

"S'il est vrai qu'il y a de la continuité, a-t-il observé, il est indéniable également que la discontinuité avec saint Ignace durant le premier quinquennat de son gouvernement de la Compagnie est telle que la vocation pédagogique et humaniste des premiers Jésuites paraît accidentelle."

..."Saint Ignace, en effet, ne se convertit à l'œuvre des collèges que progressivement, pour répondre à une indication qui venait du pape, auquel la Compagnie s'était dévouée d'une manière particulière. Dans les années où le Collège Romain vit le jour, a indiqué le Père Kolvenbach, la Compagnie n'était pas suffisamment préparée pour créer à un rythme rapide tant d'institutions éducatives - quatre ou cinq nouveaux collèges chaque année. Mais le fondateur, une fois convaincu que telle était la volonté de Dieu et une façon de mieux servir l'Eglise, non seulement changea, mais se déclara disposé à "accepter d'immenses bouleversements au sein même de la Compagnie afin de donner de la place à ce nouveau ministère apostolique."

Le Père Kolvenbach en a tiré une leçon: "L'une des caractéristique du jésuite est de vivre dans une tension créative cette requête ignatienne: utiliser tous les moyens, la science, l'art, la culture, les capacités naturelles, et avoir en même temps confiance en la grâce divine."

Et c'est dans ce sens que, sous des applaudissements nourris, Mgr Michael Louis Fitzgerald, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a déclaré que le Père Dupuis doit être remercié "pour son travail de pionnier". Or récemment le P. Jacques Dupuis avait eu des ennuis avec le cardinal Ratzinger. Prenant en contre-pied, Mgr Fitsgerald souligne : "Aucune université n'est une île ni une tour d'ivoire."

"Je voudrais exprimer ici déclare Mgr Fitzgerald, toute ma gratitude envers le Père Dupuis pour son travail de pionnier dans le secteur du dialogue interreligieux. J'ai eu l'honneur d'être associé à la présentation de son livre dans cette Université, et je n'ai pas regretté de l'avoir fait. Je suis content que la Notification de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi se borne à mentionner une "ambiguïté" dans les réflexions proposées par le Père Dupuis. La théologie est une science qui évolue, et c'est normal que les théories soient présentées, discutées, revues et portées à une nouvelle synthèse."

Mgr Fitzgerald a cité bien d'autres professeurs jésuites dont l'œuvre a été et demeure importante dans le travail de recherche et dans la collaboration avec la curie romaine. Il a souligné l'importance des activités promues par l'Université dans le secteur du dialogue interreligieux, soit dans les rapports de collaboration et d'échange avec d'autres Universités du monde arabe, soit par l'ouverture de ses facultés à des étudiants d'autres religions.

Et le lendemain, vendredi 6 avril, comme un écho favorable, le pape a plaidé pour le dialogue interreligieux, en recevant dans la salle Paul VI du Vatican, les quelque 2000 participants du congrès : "Dans un monde où la vie en commun est de plus en plus prononcée et fréquente entre les hommes de culture et de foi différentes, le dialogue interreligieux joue un rôle important... L'Université a le devoir de promouvoir une réflexion raisonnée et systématique sur la foi pour favoriser la prédication de l'Evangile et la cause de l'unité catholique, dans un contexte social caractérisé par de graves divisions et de préoccupants germes de désagrégation".

La figure dont il faut s'inspirer, a ajouté le Pape, est celle de Matteo Ricci, "qui infusa son témoignage religieux dans l'âme même de la société chinoise. Parlant de l'Évangile, il sut trouver en toute circonstance l'approche culturelle appropriée à ceux qui l'écoutaient". Quant aux défis et aux thèmes "en première ligne", le Pape cite "une attention pastorale au thème de l'unité des chrétiens, au dialogue interreligieux et à l'étude de l'athéisme contemporain".

Pour plus d'informations : Compagnie de Jésus

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