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09.04 - Liban : Des divisions interconfessionnelles.

Depuis quelques jours, les prises de position du Patriarche maronite sur la présence militaire syrienne au Liban ont ouvert un débat qui prend depuis quelques jours une tournure confessionnelle et non plus politique.

Le mufti Mohammed Rachid Kabbani, a été catégorique lors de son prêche du vendredi, à la mosquée Imam Ali de Tarik Jédidé : "Non au retrait des forces syriennes, telle est notre conviction, telle est notre volonté".

"Lorsque certains réclament, a-t-il déclaré, un départ des troupes syriennes, ils créent ainsi des divisions dont tout le monde se plaint... Il y a danger de créer une incitation aux divisions entre confessions sous le couvert de certaines positions, notamment la réclamation du départ des troupes syriennes"..."susciter de l'hostilité envers la Syrie nous fait revenir à l'atmosphère de la sinistre insurrection qui a détruit la patrie."

Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Karim Kabalan, a plaidé pour sa part en faveur d'un "dialogue national approfondi", mais il a lui aussi défendu la présence syrienne dans le pays, la présentant comme étant "un besoin et une nécessité pour le Liban". "Le climat fiévreux qui règne dans le pays est dangereux. Il attise les tentatives de soulever les passions dans le but de susciter des dissensions confessionnelles, de semer la discorde et de faire revivre aux Libanais un passé qui leur a coûté très cher".

Le Comité national islamo-chrétien a dénoncé pour sa part le climat de polémique et de surenchères qui sévit dans le pays, invitant l'Etat à réagir et à prendre au sérieux les attitudes négatives apparues ces derniers jours. "Le Comité exprime sa vive inquiétude au sujet du clivage confessionnel portant sur des problèmes politiques sans aucun rapport avec l'idéologie religieuse".

Deux organisations, "l'Association des projets de bienfaisance islamique" et "Le mouvement du 6 février - Les forces de l'intifada", ont également distribué des tracts reprenant plus ou moins violemment les mêmes menaces et dont "L'Orient-Le Jour" a pu obtenir des copies.

De son côté, Mgr Nasrallah Sfeir, chef de l'Eglise maronite, confirme son attachement à l'application de l'accord de Taëf. "Nous ne nous étions pas permis de réclamer le départ de l'armée syrienne du Liban tant que l'occupation israélienne durait. Mais après le départ de cette armée, appliquer le document d'entente nationale est devenu un devoir, en particulier en ce qui concerne le retrait syrien",

Pour plus d'informations : Patriarcat maronite

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