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19.04 - Rwanda : Le procès contre les religieuses.

Le procès contre quatre accusés du génocide de 1994 au Rwanda s'est ouvert le mardi 18 avril à Bruxelles. Parmi les quatre inculpés, il y a deux Soeurs bénédictines rwandaises.

Il s'agit de Consolata Mukangango (Soeur Gertrude) et Julienne Mukabutera (Soeur Maria Kisito), âgées respectivement de 42 et de 36 ans. Soeur Gertrude, à l'époque où se sont déroulés ces faits, était la mère supérieure du couvent de Sovu. C'est le premier procès de ce genre qui se tient hors du Ruanda. Une loi de 1993 attribue aux tribunaux belges la faculté de juger les crimes internationaux, indépendamment de la nationalité des accusés.

Les deux religieuses résident en Belgique où elles se sont réfugiées depuis août 1994. Elles avaient été accueillies avec beaucoup de discrétion au monastère bénédictin de Maredret. Les deux religieuses sont accusées d'avoir permis l'extermination de milliers de civils Tutsis par les milices hutues, auxquelles on avait dénoncé la présence des réfugiés dans les édifices du couvent. Selon ces accusations, elles auraient livrées plusieurs milliers de personnes qui s'étaient réfugiées au couvent de Sovu.

L'Ordre Bénédictin a toujours pris la défense des religieuses, qui se sont déclarées innocentes, même si le Ministère public soutient qu'il a des preuves accablantes contre elles. "Je ne peux mettre en question leur bonne foi ni leurs actes", a déclaré, au cours de ces dernières semaines, le père Celestin Cullen, président de la Congrégation Bénédictine de Notre Dame de l'Annonciation, dont font partie les deux religieuses. Le procès durera quelques semaines, vu que 170 témoins sont appelés à comparaître.

Les autres accusés sont un professeur universitaire et un ancien ministre. Ils sont inculpés d'avoir planifié les massacres des Tutsis dans la région de Butare, dans le sud du Rwanda. S'ils sont reconnus coupables, les quatre accusés risquent la prison à vie. Rappelons que Mgr Kisago, évêque de Gikongoro, accusé lui aussi de génocide, a été reconnu innocent et a été acquitté après de longs mois de détention.

Questionné par l'agence vaticane Fides, le P. Limguyeneza, prêtre rwandais du diocèse de Butaré a déclaré : "L'accusation a été lancée avant tout par la revue "Golias" en France. Face à l'opinion publique mondiale, on a parlé du pouvoir de l'Eglise, de sa tentative de cacher et de soustraire le personnel religieux à la justice humaine, et donc, d'une Eglise qui veut falsifier la vérité. C'est une accusation tout à fait gratuite."

... "Je connais ces religieuses depuis longtemps. Ce sont des religieuses très normales, rien d'extraordinaire. Soeur Gertrude, la Supérieure, était estimée par les autres religieuses. Elle est devenue Supérieure par élection, pour ses qualités humaines, son bon sens : elle ne me semble pas être une génocidaire…"

Pour plus d'informations : Agence Fides et Agence VID

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