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17.04 - Pays-Bas : Un jour noir pour la Hollande.

Le cardinal Adrianus Simonis, évêque d´Utrecht, au lendemain de la légalisation de l´euthanasie par le Parlement hollandais, rappelle que, même reconnue par une loi, l´euthanasie n´en est pas moins toujours refusée par la conscience chrétienne qui appelle au respect de la vie.

L'Eglise doit "continuer à dire que la vie appartient à Dieu et continuer à instruire les gens, et à expliquer que même si l´euthanasie est légalisée maintenant, elle n´est pas admise par les chrétiens, et faire appel à la conscience des médecins et des agents hospitaliers pour qu´ils refusent d´y collaborer".

... "Pour la Hollande, c´est un jour noir, il n´y a rien d´historique dans cette décision. Un jour noir pas seulement pour la Hollande, mais pour toute l´Europe. C´est terrible que mon pays soit le premier à autoriser le meurtre assisté. La chose m´attriste profondément, spécialement parce qu´au cours des dernières années la conférence épiscopale s´est beaucoup activée pour empêcher que l´on en arrive à cela, par des lettres adressées aux responsables et au gouvernement, avec des déclarations de condamnation bien précises. C´est une situation tragique qui me remplit de honte".

... "La Hollande va trop loin, trop loin. Et c´est la conséquence de notre individualisme démesuré. Mais les gens ne peuvent plus se permettre d´être individualistes. En tant que chrétiens, nous savons que nous sommes insérés dans une société où nous avons besoin les uns des autres. Mais en Hollande, chacun pense que tout doit être permis. Et ainsi, nous ne nous rendons pas compte de nos actions.

..." Regardez par exemple la loi sur la légalisation de la prostitution ou les mariages entre personnes homosexuelles: nous nous trouvons face à une révolution sociologiquement négative. Et c´est aussi la conséquence d´une image soi-disant ´modérée´ de l´homme et de la femme. La Bible a dit: ´L´homme a été créé à l´image de Dieu´, mais nous l´avons oublié, comme nous avons oublié que toutes nos actions ont un impact sur la société".

L´évaluation des "souffrances insupportables" revient à un "jugement subjectif". "Il est très périlleux, précise le cardinal, de créer une échelle qui inclurait souffrances morales et souffrances psychologiques. Avant on parlait d´euthanasie "à la fin de la vie". Maintenant il y a aussi des personnes de 40 ans et des adolescents qui la demandent. C´est une question complètement subjective."

..."Pour nous chrétiens, la vie est un don et appartient à Dieu, et par conséquent elle devient une obligation jusqu´à son épilogue. On introduit également la notion de souffrance que l´euthanasie tend à éliminer, sans en voir la signification."

Pour le texte de cet entretien : Conférence des évêques des Pays Bas

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