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19.04 - Joie et sérénité au pèlerinage des handicapés.

Pour leur quatrième pèlerinage international, les familles et les amis de quelque 5.000 handicapés mentaux se sont retrouvés au pied de la grotte de Lourdes. 16.000 pèlerins sont venus à l'endroit même où le mouvement est né, voilà 30 ans.

Pour la plupart des 1.400 communautés de "Foi et Lumière" ce fut un grand moment, ardemment désiré, patiemment préparé. Beuacoup sont arrivés à Lourdes sans encombre mais les communautés de Géorgie ont mis jusqu'à 7 jours pour rejoindre la cité mariale. Les pèlerins du Bangladesh sont passés par Tashkent et les lignes aériennes de l'Ouzbekistan.

Le groupe du Congo Kivu et du Burundi ont du transiter par Amsterdam avant d'attérir à Paris-Charles de Gaulle. Les Réunionnais, près d'une cinquantaine, ont impressionné les passagers d l'avion. A la personne qui les attendait, car pour quitter la cabine, ils sortaient les derniers, un des passagers a dit avec un beau sourire :"Vous attendez ceux qui chantent."

Le pèlerinage de 2001 se voulait être celui de la résurrection et de la révélation: "Les personnes handicapées peuvent nous transformer, elles nous font devenir plus humain, plus fraternel. Petit à petit, elles peuvent changer le monde". Les personnes handicapées sont un contrepoids à notre monde handicapé du cœur et des relations humaines", s'exclame Jean Vanier avec force.

"Les parlementaires français qui vont légiférer cette semaine sur la stérilisation des handicapés mentaux devraient passer une journée avec nous avant de voter,"affirmait un jeune étudiant en informatique qui accopagnait un groupe.

Quatre jours à chanter sans cesse, à taper des mains, à rire et à se recueillir. Les célébrations reflètèr ent à la fois cette joie débridée et cette sérénité. Ces mouvements de l'âme atteignent leur paroxysme lors de la fête de la résurrection. Revêtus de ponchos bleus, les pèlerins chantent et dansent, un instrument de musique dans les mains. Les communautés se mélangent entre pays, entre continents, entre confessions.

La véritable aventure de ce pèlerinage, le miracle même, au-delà des prouesses pratiques et logistiques, c'est l'accueil de l'autre, au-delà du handicap et des différences culturelles, de langages ou de religion. Ces personnes de toutes les couleurs, de toutes les langues, de toutes traditions religieuses, souvent confrontés à un quotidien difficile et à la cruauté du regard des autres, se sentent de la même famille.

Dans la lettre qu'il leur a adressé au Jour de Pâques, Jean Paul II l'a souligné : "Vous qui êtes porteurs d'un handicap, vous êtes le cœur de la grande famille de "Foi et Lumière".Votre vie est un don de Dieu et fait de vous des témoins de la vraie vie, et si le handicap vous conduit parfois à des combats difficiles dans votre existence, vous vivez souvent, selon le mot de Claudel, avec "des âmes agrandies dans des corps entravés".

..."Votre présence à Lourdes, chers frères et sœurs, est aussi un appel adressé aux chrétiens et aux responsables de notre société, afin qu'il comprennent toujours mieux que le handicap, s'il nécessite des aides, est avant tout une invitation à dépasser toutes les formes d'égoïsme et à s'engager dans de nouvelles fraternités et de nouvelles solidarités."

..." Elles (les personnes handicapées) appellent tous les membres de la société à soutenir moralement et matériellement les parents en charges d'enfants handicapés. Alors que l'on tend de plus en plus à supprimer dès avant la naissance l'être humain susceptible d'être porteur d'un handicap, l'action de Foi et Lumière constitue un signe prophétique en faveur de la vie et d'une attention prioritaire aux plus faibles de la société."

... "Dans votre grande diversité, venant de soixante-quinze pays, vous vivez une véritable dimension œcuménique," soulignait le pape. "la présence ensemble à Lourdes de chrétiens de diverses confessions, catholiques, orthodoxes, anglicans et protestants, atteste, dans une conviction fondée sur la foi commune au Christ ressuscité, que toute personne est un don de Dieu, avec une dignité et des droits inaliénables, et que, malgré un handicap, il est possible de vivre heureux."

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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