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03.05 - L'humilité de Jean Paul II au service de l'unité. Afin de ne pas heurter l'Eglise orthodoxe de Grèce, le pape Jean Paul II a fait de multiples concessions que l'agence vaticane Fides n'hésite pas à appeler des concessions "humiliantes." Jean Paul II ne baisera pas la terre à son arrivée en Grèce. Pour la première fois en 22 ans de voyages à travers le monde, il ne respectera pas cette tradition. Ces dernières années, le vieux pape ne s'incline plus jusqu'au sol, mais embrasse une coupelle de terre qu'on lui présente. Au lieu de cela, Jean Paul II se verra offrir une branche d'olivier et des fleurs, a précisé Nikos Gasparakis, porte-parole de l'église catholique de Grèce. Et ce afin d'éviter tout "malentendu" avec les orthodoxes. Le porte-parole du Vatican, Joaquin Navaro-Valls, affirme le contraire :"Comme prévu et comme il l'a fait lors de ses autres voyages, le Saint Père baisera le sol grec en signe de respect."Mais l'Eglise catholique romaine de Grèce a indiqué qu'elle maintenait ce projet de modification du protocole de l'arrivée de Jean-Paul II. D'après ceux qui ont organisé ce voyage, au Vatican, c'est " le voyage le plus difficile ". La difficulté n'est pas due à l'âge du Saint-Père. Elle est plutôt la conséquence de divisions millénaires, de schémas mentaux atrophiés, d'affrontements passés et de guerres présentes. Mais l'enchevêtrement d'épines qui attendent le Saint-Père n'effraie pas ni n'arrête le Pape âgé qui veut apporter la présence de Jésus-Christ " plus au large " encore, comme il a invité lui-même l'Eglise à le faire dans Novo Millenio Ineunte. On regrette, écrit le P. Cervellera, de l'agence Fides, "que les difficultés les plus grandes proviennent de secteurs chrétiens de la société, qui ont organisé des manifestations contre le Pape, appelé même " la Bête de l'Apocalypse ". Le voyage du Pape Wojtyla se voit sans cesse réduit : voyage " en tant que Chef d'Etat " ; comme " pèlerinage individuel " ; sans dîner en commun ; sans déclaration commune ; sans la présence des " Uniates " … "Mais toutes ces " réductions " n'étouffent pas la ténacité du Souverain Pontife, qui veut rencontrer les chrétiens et les orthodoxes dans le courant commun du témoignage de saint Paul. Aucune diplomatie et aucun cérémonial ne nous avaient préparés à ce chemin des " Fourches Caudines ". Mais il pose les bases de l'oecuménisme du troisième Millénaire. " ..." Paul VI avait embrassé la pantoufle du patriarche oecuménique Athénagoras; le Pape Jean Paul II accepte ce chemin humiliant pour témoigner que ce qui unit les chrétiens, Jésus-Christ, est plus grand que toutes les pompes et tous les honneurs. L'humiliation du Pape, acceptée par amour, a quelque chose de la majesté du Christ flagellé : alors que tous l'évitent, il les unit tous dans une lien plus fort encore." Pour plus d'informations : Agence Fides Retour |