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30.04 - Grèce :"Ce monstre à cornes de Rome."

C'est ce qu'on vient de lire dans certains medias extrêmistes grecs. "Cette visite avait été présentée à l'origine comme un pèlerinage, mais elle se transforme en une célébration de la papauté", s'enrage un théologien de l'Université d'Athènes, Giorgos Metalinos, qui a participé à une veillée anti-papale au monastère Saint-Dionysios sur le Mont Olympe.

Qualifié par certains extrémistes de "monstre grotesque à cornes de Rome", d'"hérétique" ou de "dictateur", Jean Paul II est accusé d'encourager les Eglises orientales catholiques (rites byzantin, syriaque, chaldéen, arménien, etc) à accroître l'influence du Vatican en terre orthodoxe. Vendredi et samedi, des centaines d'églises et de monastères fermeront leurs portes, hisseront des drapeaux noirs et sonneront le glas.

Et pourtant, le pape a accepté bien des restrictions humiliantes pour ce voyage. Face à l'hostilité du clergé orthodoxe, le Vatican a dû déplacer une messe prévue en plein air au Stade olympique, qui peut accueillir 80.000 personnes assises, vers une salle couverte d'une capacité de 18.000 places. On a également rayé de la délégation papale le cardinal syrien Ignace Moussa Daoud, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, sous le prétexte qu'il gère le prosélytisme des Eglises uniates.

Au nom du Saint Synode de l'Eglise orthodoxe de Grèce, S.B. Christodoulos Ier, archevêque d'Athènes et de l'Hellade, entend exposer au pape "tous les différents dogmatiques, ecclésiastiques et historiques qui provoquent chagrin, amertume et grande préoccupation au monde orthodoxe".
Il devrait le faire d'une manière irénique et sans en assumer toute la responsabilité, car grande est son ouverture envers le patriarche de Rome. N'a-t-il pas fait des théologiques études dans les universités romaines ?

Les membres de la très petite communauté catholique de Grèce espèrent. Mais il y a peu de chances que la situation évolue dans une Grèce où 90% des 11 millions d'habitants sont baptisés par le clergé orthodoxe et où la religion figure sur la carte d'identité. Les non-orthodoxes se disent victimes de discriminations dans le secteur public, notamment dans l'armée et la police.

"Nous espérons qu'étant donné la publicité autour de cette visite, la situation s'améliorera", espère Nikos Gasparakis, porte-parole de l'Eglise catholique grecque. Avant d'ajouter avec amertume: "Mais je suis triste qu'il faille attendre la visite du pape pour que cela arrive."



Pour plus d'informations : Agence Fides

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