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10.05 - Russie : Rigidité et scepticisme du patriarche Alexis.

Le patriarche de Moscou, Alexis II, a commenté, dans des déclarations à la presse, la demande de pardon pour les offenses historiques des catholiques contre les orthodoxes, prononcée par Jean-Paul II à Athènes: "Il faut voir maintenant comment cette déclaration du pape sera mise en pratique".

Le chef de l'Eglise orthodoxe russe s'est dit "sceptique" à l'occasion d'un entretien qu'il a eu samedi avec le primat orthodoxe de Grèce, Mgr Christodoulos, qui venait de rencontrer le pape à Athènes. Le patriarche de toutes les Russies, dont les propos étaient retransmis par la télévision russe, a relevé qu'il fallait voir la déclaration pape dans son contexte, le "pardon" demandé par le pape Jean Paul II à l'Eglise orthodoxe concernant avant tout les croisades. A ses yeux, il faut "traduire dans les faits" cette déclaration.

Il est vrai que la tension monte à six semaines de la visite du pape en Ukraine. Le patriarche estime qu'il faut situer, dans le cadre de la préparation de la visite du pape en Ukraine, la destruction d'une église orthodoxe à Lviv."Seule l'énergique résistance de la population a empêché cet acte", a affirmé le chef de l'Eglise orthodoxe russe.

Cette dernière est fermement opposée à la visite de Jean Paul II à Kiev, "sur le territoire canonique de l'Eglise orthodoxe". Mais, dans certains milieux romains on rappelle que cette juridiction canonique ne s'étend pas aux paroisses catholiques romaines, qu'elles soient gréco-catholiques ou latines. Pour quelles raisons une "juridiction orthodoxe" aurait-elle droit de veto pour que le patriarche romain vienne visiter les communautés, évêques et fidèles, qui sont rattachés à Rome...

Mgr Christodoulos a, pour sa part, affirmé que les "blessures" infligées à l'orthodoxie par Rome se poursuivaient aujourd'hui encore, mais il a dit également et fermement, son espoir que l'Eglise catholique allait désormais entreprendre des "pas positifs". Le pape Jean Paul II avait demandé au primat de Grèce de transmettre ses bons vœux au patriarche de Moscou, que le chef de l'Eglise catholique rêve de rencontrer en Russie.

Après les rencontres à Athènes, saluées par la majorité des fidèles orthodoxes, etles rfenconrtres avec les patriarcats orthodoxes d'Orient, il semble des réactions contradictoires se font jour dans les milieux orthodoxes russes.

Si le patriarche Alexis II n´ouvre pas les portes de Moscou au Saint Père mais il ne les ferme pas non plus. Enserré entre des milieux orthodoxes nationalistes et fondamentalistes et des courants plus ouverts à l'unité de l'Eglise, il réfléchit à ce que représente cet enfermement dans lequel il se tient actuellement : "Il faut voir maintenant, dit-il, comment cette déclaration du pape sera mise en pratique".

Et il a ajouté :"Le pape est venu en pèlerinage et nous ne sommes pas contre". Le primat de l´Eglise grecque qui était porteur d´une médaille, cadeau de Jean-Paul II, qu´il avait été chargé de remettre au patriarche russe, a sans doute entendu, de la bouche même de Mgr Christodoulos, la demande de pardon pour les offenses historiques des catholiques contre les orthodoxes, prononcée par Jean-Paul II à Athènes.

Un sondage réalisé par la télévision grecque dans la nuit du 4 mai avait révélé que 99% des grecs se disaient favorables à la visite du pape, après avoir entendu la demande de pardon aux orthodoxes prononcée par le Saint Père.

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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