07.05 - Bilan de deux jours en Syrie.
Outre la célébration
eucharistique au stade Abbassyide de Damas, en présence de 40.000
fidèles, deux moments ont été significatifs : la
rencontre oecuménique au patriarcat syro-orthodoxe et la visite
à la mosquée des Omeyyades.
A la cathédrale syro-orthodoxe, autour du patriarche grec-orthodoxe
d'Antioche Ignace IV, du patriarche syro-orthodoxe d'Antioche Zakka
I Iwas, se trouvaient de nombreux évêques et dignitaires
des Eglises et Communautés religieuses de Syrie. La tonalité
y fut toute particulière, car c'était tout l'Orient chrétien,
avec ses antiques traditions, qui s'était rassemblé, orthodoxes
et catholiques. Le discours du Pape en fut d'ailleurs tout imprégné
et il n'hésita pas à dire que c'est peut-être par
l'Orient d'Antioche plus que par l'Orient byzantin que l'unité
des Eglises pourra devenir une réalité en cours de réalisation.
Il approuvera d'ailleurs les démarches de communion des Eglises
catholiques d'Antioche avec les Eglises orthodoxes de ces patriarcats.
La visite à la mosquée des Omeyyades a revêtu un
double aspect. Jean Paul II s'est d'abord rendu en pèlerin dans ce lieu
de culte, où les chrétiens viennent régulièrement voir un tombeau de
marbre blanc qui renfermerait la tête de saint Jean-Baptiste. Une prière
commune entre musulmans et chrétiens dans la mosquée avait été rayée
du programme papal. Mais tant le Vatican que les dignitaires syriens
ont décrit la visite comme un développement significatif dans les relations
catholico-musulmanes.
En sortant de la mosquée, devant une assemblée de dignitaires
musulmans et chrétiens, le pape a plaidé pour un pardon mutuel entre
musulmans et chrétiens. Ils "ont besoin de rechercher le pardon (..)
et de se l'offrir mutuellement". .
Au terme de cette deuxième journée en Syrie, il est à
remarquer que les appels du pape ont cependant reçu une réponse ambigüe,
en particulier quand le président syrien Bachar el-Assad fit référence
aux persécutions de Jésus Christ par les juifs, témoignant ainsi avec
intensité des obstacles sur le chemin de la paix.
La réaction dans l'Etat hébreu a été vive et immédiate. "Nous
espérions, après l'Holocauste, que de telles déclarations feraient partie
du passé", a souligné le vice-ministre des Affaires étrangères, le rabbin
Michael Melchior, tandis que le président israélien Moshe Katsav a qualifié
les propos de son homologue syrien de "racistes" et d"'antisémites".
Au milieu de ces échanges, le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls
a déclaré dimanche aux journalistes que "le pape n'interviendra absolument
pas. Nous sommes invités de ce président et il a exprimé son opinion",
a-t-il dit.
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