17.05 - Argentine : Moraliser la politique.
"Aujourd'hui, la patrie a besoin
de quelque chose d'inédit" est le titre du virulent document que la
Conférence épiscopale argentine a publié avant hier, affrontant sans
demi-mots l'actuelle crise politique et économique qui afflige le pays.
Le texte n'hésite pas à stigmatiser les graves maux de la société argentine
et affirme que l'épiscopat avait dénoncé la corruption généralisée,
le manque d'indépendance de la justice, la mauvaise application des
lois, la pauvreté et la marginalisation grandissantes, il y a dix ans
déjà.
... "Nous sommes peinés de voir qu'en ce nouveau siècle, le pays se
trouve dans une situation tellement délicate qu'il ne peut laisser entrevoir
ni le chemin ni l'orientation de son histoire."... "L'action politique
semble se stériliser dans une recherche fébrile personnelle et sectorielle
de pouvoir et de richesse, tandis que des groupes économiques et financiers
la transforment en un instrument au service de leurs intérêts".
La Conférence épiscopale déplore l'absence d'une échelle de valeurs
claire et adéquate au sein des partis politiques. Pour les évêques,
il est nécessaire que la politique se remette à la gestion du bien commun,
notamment à travers la récupération des valeurs de base de la société
argentine.
Il existe des signes d'espoir car les situations de crise génèrent elles-mêmes
un courant de solidarité. Il en est ainsi actuellement de la part des
citoyens argentins. "Où que l'on se trouve, conclut le document, on
peut faire quelque chose pour développer une plus ample communion. Nous
mêmes, en tant que ministres de réconciliation, d'unité et de communion,
voulons nous engager pour intensifier notre oeuvre au service de la
reconstruction de ces liens".
La presse a relevé dans ses éditions que la note des évêques
était particulièrement dure envers les dirigeants politique. Le président
Fernando de la Rua a approuvé le ton et le contenu du document
publié par l'épiscopat.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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