15.05 - Une certaine unité des traductions.
Une nouvelle Instruction du Vatican
veut résoudre les problèmes des traductions liturgiques rappelant que
le texte de l'édition typique, l'actuelle édition latine officielle,
est l'unique référence de toute traduction.
"Liturgiam Authenticam" entend offrir à l'Eglise latine une nouvelle
présentation des principes qui doivent guider les traductions liturgiques.
Rome insiste pour que les traductions soient "libres de toute dépendance
exagérée" à l'égard de formes d'expression moderne, et plus généralement
d'un langage "psychologisant"... "En liturgie, il n'existe pas de textes
tendant à promouvoir des attitudes discriminatoires ou hostiles envers
les chrétiens non-catholiques, les juifs ou les disciples d'autres religions,
ou bien qui nient en quelque sorte l'égalité universelle de la dignité
humaine".
Les Eglises germanophones et anglophones, britanniques et américaines,
sont mal à l'aise face à ce nouveau document romain sur la liturgie.
Sous la pression des milieux féministes se pose même la question
du genre des mots utilisés. Pour le Vatican, pas question d'être "politiquement
correct" dans ce domaine.
Pour Mgr Taylor, président de la Commission internationale de l'anglais
dans la liturgie, la nouvelle Instruction semble aller contre l'une
des principales valeurs promues par le Concile Vatican II, notamment
le principe de subsidiarité qui veut que les décisions ne se prennent
pas au sommet, mais au plus bas niveau possible.
Il faut dire que la langue anglaise a des règles plus souples que d'autres
langues et qu'elle évolue de manière très rapide. La parité des genres
est déjà un fait depuis quelques années pour cette langue moderne. Les
évêques sont donc mieux au fait de cette évolution.
Dans le même sens, la Conférence nationale des évêques catholiques
des Etats-Unis se trouve aussi confrontée depuis des années à l'utilisation
du langage inclusif qui évite d'utiliser des mots ou des tournures pouvant
exclure les femmes.
Si les milieux catholiques conservateurs ont salué les directives romaines,
les catholiques libéraux estiment en revanche que la nouvelle Instruction
va remettre en question la compréhension des textes par les fidèles.
Le fait d'utiliser des mots que les gens ne comprennent pas, explique
Linda Pczynski, porte-parole de "Call to Action", un mouvement basé
à Chicago, constitue un obstacle pour la compréhension du message. A
ces yeux, tout cela révèle de la part du Vatican une ignorance des enjeux
dans le domaine du langage.
Pour plus d'informations : Agence
CNS
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