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01.06 - L'évêque chasseur du diable devient adepte de Moon.

L'ancien archevêque de Lusaka, Mgr Emmanuel Milingo, s'est mis au ban de l'Eglise catholique en participant à une cérémonie de la secte Moon et en se mariant avec l'une de ses membres.

En effet, Mgr Milingo, âgé de 71 ans, s'est marié avec une Coréenne, âgée de 40 ans, qu'il ne connaissait pas et qui lui a été désignée par Moon, le dimanche 27 mai à New York, au cours du rite collectif et public de mariage de la secte. "Mgr Milingo s'est mis de fait hors de l'Eglise catholique", a déclaré Joachin Navarro-Valls, soulignant que le Saint-Siège a appris la démarche new-yorkaise de l'archevêque avec un vif regret".

Le porte-parole de Jean Paul II a ajouté que Mgr Milingo avait "gravement porté atteinte à la communion des évêques avec l'Eglise". "L'archevêque émérite de Lusaka ne peut plus être considéré comme évêque de l'Eglise catholique." Il commet en outre un acte d'apostasie, car le mouvement religieux auquel il adhère est contraire à la foi catholique.

La chute de Mgr Milingo est aussi vertigineuse que l'ascension du petit Zambien, entré à 12 ans au petit séminaire et qui achetait à 18 ans sa première paire de chaussures. En 1969, il a été le plus jeune prêtre nommé évêque, à l'âge de 39 ans. A l'époque de la forte expansion de l'Eglise catholique dans les pays africains accédant à leur indépendance, le jeune prêtre talentueux, résolument engagé contre le colonialisme et pour l'identité culturelle africaine, a vu toutes les portes s'ouvrir devant lui. C'est ainsi qu'il fut le premier évêque africain à la tête de l'archevêché de Lusaka créé dix ans plus tôt.

Mais, dès le début des années 70, il a institué des célébrations de guérison qui attirèrent très tôt les foules. L'évêque s'acquit une renommée de "guérisseur miraculeux". La Conférence des évêques zambiens ont averti le Vatican que le prélat pratiquait des exorcisme au cours de ses cultes de guérison et dénoncé des irrégularités financières dans son diocèse.

En 1982, le pape appela l'évêque à Rome pour qu'il s'explique sur les reproches et critiques faits à son égard. Un an plus tard, Jean Paul II lui fait quitter Lusaka et nomme Mgr Milingo à un poste de délégué spécial au Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, en résidence à Rome.

Comme il continue ses activités de guérisseur et d'exorciste, il s'attire les critiques des évêques italiens. Traité à la fin des années 90 par un médecin asiatique, lié à la secte Moon, il se voit attiré par ce mouvement religieux qui recherche activement des membres chrétiens afro-américains. Ce dignitaire catholique charismatique, vivant de plus en plus en marge de son Eglise.

Emmanuel Milingo a précisé que le "jeune" couple suivrait les prescriptions établies par le Rév. Moon, à savoir vivre ensemble "comme frère et sœur'' pendant une période de purification de 40 jours avant de consommer le mariage, car ils comptent bien avoir des enfants.

Les évêques zambiens se sont déclarés "profondément attristés et navrés de la défection de l'archevêque Milingo à la suite de son mariage au sein de la secte Moon." Dans son communiqué, la Conférence épiscopale de Zambie relève que Mgr Milingo ne peut plus se considérer évêque ni membre de l'Eglise catholique: "L'ancien archevêque a trahi ses vœux en se mariant alors qu'il était encore lié à ses engagements sacerdotaux. Sa défection ne devrait pas nous surprendre. Même l'un des apôtres a trahi. (…) Le comportement de l'ancien archevêque doit nous rappeler combien nous sommes fragiles dans la foi. (…) Nous invitons tous les chrétiens à continuer à prier pour l'archevêque dans l'espoir qu'il se repente et qu'il décide de revenir à l'Eglise".

Dans une interview accordée à l'agence de presse catholique américaine "Catholic News Service", l'ex-archevêque de Lusaka a dit espérer pouvoir travailler en Afrique, mais qu'il attendait que le Rév. Moon et son organisation lui fournissent un cahier des charges. Il a également affirmé qu'il n'avait pas l'intention de quitter l'Eglise catholique et qu'il continuait à considérer le pape Jean Paul II comme le successeur de saint Pierre et le vicaire du Christ. "Chaque jour, je prie le rosaire pour le Saint Père, et je vais continuer."

Il y révèle avoir été contacté il y a trois ans par des missionnaires moonistes à Rome, le Rév. Geun-Sik Song, et sa femme. Ce sont eux qui l'ont introduit auprès du chef de l'Eglise de l'Unification. Le Rév. Moon l'a alors invité à participer à des événements de la secte, dont des rencontres à Washington et en Corée. Voyant cette année les obstacles mis par l'Eglise à ses pratiques de guérisseur et les gens se moquant de lui en le qualifiant de "sorcier guérisseur africain" engagé dans la superstition, il dit avoir saisi "la chance offerte" par le Rév. Moon.

Pour plus d'informations : Agence CNS

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