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01.06 - USA. - Une ecclésiologie en régression.

L'hebdomadaire catholique américain, "National Catholic Reporter" (NCR) n'hésite pas, à la une de sa dernière édition, de critiquer le document romain du 7 mai, sur la liturgie : "Il frappe au coeur de l'ecclésiologie de Vatican II en centralisant le pouvoir dans la curie et en insistant pour que les cultures locales adoptent un style de culte essentiellement romain".

En effet, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a publié le 7 mai un document de 50 pages en latin, signé par son préfet, le cardinal Jorge Arturo Medina Estevez, instituant des normes officielles pour les traductions des textes liturgiques.

Ces textes liturgique traduits sous la responsabilité des Conférences épiscopales de chaque pays, ces devront être vérifiés par la Congrégation vaticane avant leur publication, suite à certaines "mauvaises" traductions, notamment en langue anglaise. "Une forme de colonialisme occidental se faisant passer pour de l'unité ecclésiale", a expliqué au NCR le P. Mark Francis, un liturgiste qui a travaillé sur les traductions liturgiques destinées au monde anglophone.

Alors que Vatican II a envisagé l'utilisation des langues locales comme premier pas vers des liturgies qui reflètent les cultures locales, le document venant de Rome impose "un modèle romain uniforme". Quand la Congrégation romaine affirme que son propre document est le fruit de 35 ans d'expérience liturgique après Vatican II, le P. Mark Francis s'insurge : "Il ne reflète pas ces 35 ans, il veut les balayer."

Le document du 7 mai rejette en effet, écrit le NCR, un document du Vatican daté en 1969, qui accordait aux traducteurs une large latitude pour utiliser des mots et des phrases appropriés aux différentes langues vernaculaires, préconisant ainsi une approche connue sous le nom d'équivalence dynamique, laquelle "est rapidement devenue dominante dans le monde catholique anglophone".

Pour le P. Keith Pecklers, jésuite, qui enseigne à l'Institut liturgique pontifical de Rome, "ne pas inculturer, c'est mourir". Le dernier texte romain, dit-il, sera "fortement critiqué" par les professionnels "pour son manque de collégialité et ses incohérences par rapport aux principes de Vatican II".

Pour plus d'informations : Hebdomadaire NCR

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