29.05 - Philippines : "Nous ne sommes
pas avec les pauvres."
Après les manifestations
"pro-Estrada" qui ont réunies, le 25 avril, près
de 100.000 personnes dans les rues de Manille, un porte parole de l'Eglise
estime que "ces manifestations étaient le fait des pauvres
qui se sentent marginalisés."
Mgr Teodoro Bacanai, évêque auxiliaire de Manille considère
que les médias, les élites philippines et l'Eglise catholique
sont responsables de cette marginalisation. "On ne peut se contenter
de chercher à savoir qui a incité ces gens à se
rebeller, mais pourquoi des foules ont marché vers Malacanang.
Je crois que ces 'rebelles' se rebellaient en fait contre leur marginalisation
dans la société philippine."
Il invite donc l'Eglise à un effort d'introspection. Si on lit
les documents ecclésiastiques, l'Eglise se veut "l'Eglise
des pauvres." Mais les pauvres, le 25 avril et le 1 mai, étaient
seuls dans la rues. Il n'y avait ni prêtres, ni religieux, ni
religieuses auprès d'eux. Par mesure de sécurité,
les responsables religieux leur avaient demandé de se tenir à
l'écart des manifestations.
Or en octobre 2000 le cardinal Sin et son conseil se retrouvaient pour
une manifestation "anti-Estrada" avec de nombreux évêques,
prêtres et religieux à la manifesation de Quenzon City.
Là il n'était pas question de sécurité ...
Pour le vice-président de la conférence des évêques
des Philippines, Mgr Leonardo Legaspi, depuis la chûte du président
Marcos en 1986, "l'Eglise n'occupait plus une position de médiateur
et les visages en colère, plein de haine, des jeunes qui ont
manifesté le 1 mai ont été comme un rappel à
l'Eglise, perçue comme élitiste, à devenir aux
yeux de tous la servante des pauvres."
Pour un autre évêque, Mgr Francisco Claver , de Bontoc-Lagawe
:"Que pouvaient faire le clergé ou des religieuses parmi
eux, dans un tel contexte, si émotionnel. Les pauvres ne sont
pas avec nous car nous ne sommes pas avec eux."
Pour plus d'informations : Eglise d'Asie
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