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29.05 - Le diaconat, un ministère du
seuil.
Dressant le bilan au terme de trente
années, Mgr Brunin, évêque auxiliare de Lille, a
présenté l'évolution du diaconat dans la pastorale
du diocèse.
C'est en 1971 que le premier diacre a été ordonné à Lille. Ils sont
maintenant 43 dans le diocèse, pour 550 prêtres diocésains. Cinq seront
ordonnés cette année. "A terme, le nombre de prêtres et de diacres
sera quasiment égal dans notre diocèse", estime Mgr Jean-Luc Brunin,
en raison même de l'âge élevé des prêtres
et du petit nombre de vocations sacerdotales.
"Un clivage existait au débu tentre ceux qui s'occupaient de
l'Eglise rassemblée en communauté, et ceux qui travaillaient pour la
mission. Les diacres faisaient valoir qu'ils étaient envoyés pour l'extérieur
de l'Eglise. On commence à sortir de ce débat. Les diacres sont en définitive
à l'"interface" entre l'Eglise catholique et le monde extérieur."
Les professionnels engagés dans le diaconat sont ainsi amenés à servir
à la fois de relais et de conseillers auprès de l'évêque, à partir du
milieu où ils travaillent. Le diaconat est ici nettement voulu comme
"un ministère du seuil", qui vise à rejoindre les gens "qui frôlent
l'Eglise".
Les diacres médecins peuvent apporter leur point de vue à l'évêque
et à l'Eglise. "Pendant les menaces d'épizootie de fièvre aphteuse,
les diacres agriculteurs ont exprimé le désarroi du monde rural dans
ces circonstances."
Actuellement les diacres ordonnés pour le diocèse de Lille sont "appelés"
par l'évêque. "Nous avons connu, au début, une période où les futurs
diacres se proposaient. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'Eglise diocésaine
engage même une réflexion, pour savoir quels sont les besoins, quels
sont les lieux, les secteurs d'activité où la présence d'un diacre serait
utile."
Mais, dans le même temps, l'Eglise se défend de faire de l'"entrisme"
dans les milieux professionnels : "Nous n'avons aucune prétention à
régenter les affaires. Simplement, là où les gens sont dans une situation
de questionnement ou de malaise, il est important que l'Eglise s'exprime,
et pas d'une manière qui surplombe la société civile."
Avec la multiplication du nombre de diacres, la figure de l'Eglise du
diocèse est en train de changer. De nouvelles questions se font jour.
"Nous nous interrogeons sur le statut de femme de diacre : comme se
sent-elle associée au ministère de son mari ? Certaines le vivent bien,
d'autres ne se sentent pas partie prenante. Elles ont le sentiment que
le ministère est essentiellement vécu par le diacre lui-même. Pourtant,
les épouses sont systématiquement associées à la formation du diacre.
Elles doivent donner leur accord pour l'ordination de leur mari."
Parce que le ministère du diacre est encore mal connu, y compris dans
l'Eglise, il est nécessaire "un temps d'explication". "La figure
qui vient spontanément à l'esprit des gens est celle du prêtre ou du
religieux. L'ordination est un acte public, qui permet de présenter
ce qu'est vraiment le diaconat."
Pour plus d'informations : Diocèse
de Lille
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