09.06 - Brésil : Justice doit être
rendue aux "Sans Terre".
Lors du procès qui devaient jugr les auteurs du
massacre des "Sans Terre", le juge a rejetté les preuves
de l'accusation. La conférence épiscopale du Brésil
proteste contre ce refus.
Le juge Eva do Amaral Coelho, présidente
du conseil chargé de juger dans le cadre du procès relatif au massacre
d'Eldorado dos Carajás, Etat de Para, a refusé d'inclure parmi les preuves
présentées par l'accusation un Cd-rom contenant les images du massacre.
Le film, présenté par l'expert de l'Université de Campinas, Ricardo
Molinas, montre clairement que c'est la police militaire qui a attaqué
les Sans Terre et non pas le contraire, comme le soutient la défense.
Les organisations pastorales et les organismes sociaux de la Conférence
épiscopale brésilienne (Cnbb), ainsi que les associations locales de
protection des droits humains, condamnent fermement la décision du juge.
"Ce qui nous indigne le plus, affirment-ils, c'est que Mme le juge connaît
bien la valeur des preuves présentées par l'accusation. Le Cd-rom montre
clairement que ce sont les policiers qui tirèrent et qui déclenchèrent
le massacre".
Pour sa part, la direction du "Mouvement des travailleurs sans
terre" (Mst) a annoncé que si le juge Eva do Amaral Coelho restait
à son poste, elle se retirerait du procès, qui risque de finir en une
nouvelle farce, comme cela a déjà été le cas en 1999. "Il est inadmissible
qu'une tragédie d'une telle proportion, l'un des cas les plus emblématiques
de la violence perpétrée contre les travailleurs ruraux, soit traitée
avec aussi peu d'importance par la justice. Après cinq ans d'impunité,
on refuse encore de punir de manière exemplaire les responsables de
cette tuerie".
Les organismes de la Conférence épiscopale brésilienne
ont ensuite rappelé qu'au moins 500 travailleurs ruraux avaient été
tués ces 20 dernières années pour des querelles relatives à la possession
de terres et la plupart de ces crimes sont encore impunis. Pour le massacre
d'Eldorado dos Carajás, au cours duquel 19 sans Terre furent tués le
17 avril 1996, un jugement a déjà eu lieu en 1999. A cette époque, un
magistrat complaisant facilita l'acquittement du colonel Mario Pantoja,
du major José Maria de Oliveira et du capitaine Raimundo Almendra Lameira,
responsables des opérations qui donnèrent lieu au massacre.
En août 2000, le Tribunal de justice du Pará accepta la requête des
avocats du Mst et annula les verdicts d'acquittement prononcés pour
"insuffisance de preuves", ouvrant ainsi la voie à ce nouveau
procès.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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