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11.06 - Rwanda : Le Saint-Siège reste perplexe.

Selon Mr Navarro Valls, porte-parole de la salle de presse du Vatican, le Saint-Siège reste perplexe sur la condamnation des deux bénédictines, bien que cela ne libère pas, toutefois, de responsabilités éventuelles de certaines personnes chrétiennes dans le génocide.

Le samedi 9 juin, il avait souhaité que "les personnes inculpées soient été mises dans la condition de faire valoir leur version des faits". "Je dois rappeler, a commenté Navarro Valls, ce que le Saint-Père a dû dire dans son message du 14 mai 1996 au peuple rwandais: 'L'Église ne peut être tenue pour responsable des fautes de ses membres qui ont agi contre la loi évangélique; ils seront eux-mêmes appelés à rendre compte de leur propres actions. Tous les membres de l'Église qui ont péché durant le génocide doivent avoir le courage d'endosser les conséquences des actes qu'ils ont accomplis contre Dieu et contre leur prochain'.

"On espère toutefois que les personnes inculpées ont pu faire valoir leur propre version des faits et que ce qui a été décidé dans un Pays étranger, si éloigné du Rwanda, ait été suffisamment examiné dans le contexte des événements très violents et d'une situation de grande confusion. Dans l'attente d'un arrêt définitif, le Saint-Siège ne peut qu'exprimer une certaine surprise en voyant déverser sur un nombre exigu de personnes les graves responsabilités d'un grand nombre d'hommes et de groupes, eux aussi impliqués dans le terrible génocide perpétré au cœur de l'Afrique".

Le rythme trop rapide de l'audition des témoignages, aussi bien de la part des avocats de la défense que de la partie civile représentant les victimes des massacres, ont été vivement critiqués. L'arrêt rendu par le tribunal belge n'a pas dissipé toutes les perplexités parmi les missionnaires et les religieux.

Le porte-parole du Vatican rejette aussi les amalgames. L'Eglise veut la justice et la vérité. L'Eglise n'est pas responsable du génocide rwandais, même si certains de ses membres y ont participé. Selon l'accusation, les deux religieuses bénédictines rwandaises auraient livré aux milices hutues en avril 1994 des milliers de tutsis réfugiés au couvent de Sovu, dans la diocèse de Butare. Ils furent ensuite massacrés. Sœur Gertrude (Consolata Mukangango) 42 ans, religieuse bénédictine, a été condamnée à 15 ans de réclusion, et Sœur Kizito (Julienne Mukabutera), 36 ans, également bénédictine, a été condamnée à 12 années de prison.


Pour plus d'informations : Agence VID

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