16.06 - Burundi : Contre une vision superficielle.
"Les analyses
faites sur le Burundi sont superficielles, parce qu'on ne connaît pas
le pays tel qu'il est réellement. Une Délégation de l'ONU s'est rendue
récemment dans la Capitale Bujumbura où elle a passé une demi-journée.
Comment peut-on prétendre comprendre le Pays dans son ensemble ? ".
Tel est le commentaire fait à l'agence vatican Fides par Mgr Bernard
Bududira, Evêque de Bururi, sur les derniers rapports d'experts internationaux
qui décrivent le Burundi comme un Pays au bord d'une guerre générale.
M. Jan Van Eck soutient que le Burundi est l'Etat le plus en danger
de toute la Région des Grands Lacs.
" Cet expert décrit un scénario, mais il n'est pas dit que ce soit juste.
Le Burundi est présenté, dans cette analyse, comme la partie faible
de la Région de l'Afrique Centrale. En réalité, nous sommes tous faibles.
C'est seulement par une approche régionale que l'on pourra sortir de
la guerre du Burundi, tout comme des autres guerres qui affligent ses
voisins. Cette vision est partagée par les Evêques du Comité Permanent
de l'Association des Conférences Episcopales du Burundi, du Rwanda et
de la République Démocratique du Congo (ACEAC) dont je fais partie ".
..."Les groupes politiques et économiques internationaux ont tout
intérêt à déstabiliser notre Pays. Ils se trouvent bien dans un situation
de dégradation où ils ont réintroduit l'économie du gouffre : je te
donne des armes en échange de diamants ou de bois précieux. Et ils ne
paient aucun droit de douane parce qu'il n'y a pas d'Etat. Ces gens
nous ramènent 200 ans en arrière. Les Etats riches sont complices de
ces trafiquants."
..."Même quand il est animé de bonnes intentions, l'Occident a
une vision simpliste de la situation des Pays africains. Prenons le
Burundi. L'Union Européenne patronne les Accords de Arusha et paie les
dépenses des participants sans s'occuper beaucoup, à ce qu'il paraît,
du fait que la plus grande part des partis politiques burundais ne représente
que ses propres dirigeants."
..."L'Eglise vit près du peuple et défend ses droits. En travaillant
sur le terrain, nous nous sommes rendus compte que la plus grande partie
des personnes veulent vivre entre elles dans la concorde. Les membres
de l'Eglise ont payé, et paient toujours, un tribut élevé pour cette
mission de réconciliation."
Pour plus d'informations : Agence Fides
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