Infocatho



16.06 - Sri Lanka : Une mission en Europe.

La Conférence épiscopale du Sri Lanka vient d'envoyer en Europe son secrétaire et le responsable de "Justice et Paix" pour relancer le processus de paix et sensibiliser les gouvernements européens sur la question de la guerre civile au Sri Lanka.

" Cette guerre est un scandale pour l'humanité, a dénoncé le secrétaire de la Conférence.Par le nombre des morts, 75.000, et par le nombre des réfugiés, 1.000.000 ; elle dépasse de loin la Palestine, Timor Orientale, les Balkans. Il faut tout faire pour reprendre les conversations ".

Après des signes de dégel, les négociations entre le gouvernement et les rebelles en sont à un point mort. Les parties avaient donné leur accord pour la reprise des négociations ; mais tout s'est bloqué sur les conditions préalables : le "Liberation Tiger of Tamil Eelam" (LTTE) est disposé à un cessez-le-feu, mais il demande la révocation de la mise hors-la-loi du mouvement proclamée en 1998 par le gouvernement, et l'allégement des sanctions économiques.

Le gouvernement n'accepte pas de conditions préalables au dialogue, mais il déclare qu'il est disposé à en discuter durant les négociations.

Cette " tournée de la paix " s'est déroulée du 4 au 15 juin, et a touché la Norvège, l'Angleterre, la Suisse, la France et l'Allemagne. La délégation a eu des entretiens avec les Ministres des Affaires Etrangères, demandant aux gouvernements d'exercer des pressions sur les parties pour qu'elles reprennent les négociations. Elle aussi rencontré le médiateur norvégien, M. Eric Solheim.

Y a-t-il des possibilités que la médiation norvégienne parvienne à des résultats ? La médiation a devant elle de bonnes possibilités, parce que les deux parties l'on acceptée : ceci indique une disponibilité en vue d'arriver à un accord.

Le gouvernement cingalais est dans une position de force, alors que les "Tigres" demandent une dignité égale dans les négociations. Le gouvernement subit en outre la pression de groupes extrémistes qui veulent la guerre, et il est divisé : une partie, avec à sa tête Mme Kumaratunga, le Président, est favorable au dialogue ; l'autre partie, avec à sa tête le Premier Ministre, pousse à l'anéantissement des Tigres.

Dans un entretien avec l'agence FIDES, Mgr Malcolm Ranjith, le secrétaire de la conférence, a déclaré : "L'Eglise pense qu'il est nécessaire de créer une atmosphère qui soit en mesure d'aider le dialogue, dans le respect réciproque. Le gouvernement devrait au moins promettre de retirer la mise hors-la-loi du LTTE. Si la guerre continue, il n'y aura ni vainqueurs ni vaincus."

..." Depuis 1983, l'Eglise répète ses principes : le caractère indivisible du Pays ; la nécessité de dépasser le concept unitaire d'ethnie et de religion, et l'acceptation de la diversité ; le soutien à un système politique qui repose sur le pluralisme et la décentralisation, avec des autonomies locales ; le refus de la violence et de la guerre comme instruments pour trouver une solutions aux conflits ; la nécessité d'une position unique et cohérente de la part du gouvernement."

..."Il y a une crise économique, culturelle, et sociale. Nous ne pouvons nous en laver les mains, comme Pilate ! Si les hommes politiques ne veulent pas s'y mettre, les dirigeants religieux doivent s'engager en faveur de la justice et de la paix. La religion doit être une force qui unit dans ce but précis."

Pour plus d'informations : Agence Fides

Retour