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16.06 - Eglises locales, Eglise universelle.

Il faut préciser le rapport entre l'Eglise universelle et les Eglises locales estime le professeur Mario Midali, de l'Université salésienne qui a présenté aux Supérieurs religieux une lecture de l'ecclésiologie contenue dans l'instrument de travail, pour le Synode des évêques.

"Réciprocité entre Église universelle et églises locales", "deux ecclésiologies qui doivent se compléter": ce sont là quelques-unes des expressions importantes utilisées par le théologien salésien, appelé à illustrer l'aspect ecclésiologique de l'instrument de travail du prochain synode des évêques devant l'assemblée des Supérieurs Généraux, qui s'est tenue à Ariccia du 23 au 26 mai.

Prenant en considération la contribution du document de base, Midali a souhaité que le Synode puisse chercher à améliorer et intégrer les deux ecclésiologies. A son avis, l'Église universelle ne peut être pensée comme une sorte de superdiocèse "étendu au monde entier et gouverné par le Pape et la curie, et suscitant le risque d'une tentative de restauration du centralisme romain que le Vatican II a entendu dépasser".

... "L'unité et la catholicité - a soutenu Midali devant les supérieurs généraux - doivent se poursuivre conjointement et non séparément, soit au niveau d'église locale soit à travers l'œuvre de ceux qui possèdent la communion des églises. Maintenant, à la suite d'une pratique unilatérale et centralisée qui a duré pendant des siècles, chacun sait que cette relation est difficile à réaliser, et qu'elle risque inévitablement d'être sacrifiée par certains au nom de l'unité (une unité, en réalité, conçue comme globalisation validante, donc effectivement mortifiante et excluante), et par d'autres au nom de la catholicité qui risque de rompre la communion entre les Eglises.

En conséquence, il devient nécessaire de purifier la mémoire historique et de mettre en pratique au sein de l'Église une correction réciproque incessante qui aide à éviter ce risque".
Cette question est au coeur du débat entre les cardinaux allemands Joseph Ratzinger et Walter Kasper.

Un débat que le cardinal Kasper a relancé par un article publié récemment dans la revue des jésuites "America", écrit alors qu´il était évêque de Rottenburg-Stuttgart, avant qu´il soit nommé cardinal. Le cardinal Kasper estime que l´Eglise diocésaine ou Eglise particulière passe avant l´Eglise universelle. Le cardinal Ratzinger estime quant à lui que l´Eglise universelle vient avant l´Eglise locale, aussi bien historiquement que ontologiquement. Il ne s´agit pas d´un débat purement académique car il touche aussi à l´autorité de l´évêque et à la manière dont les évêques doivent mettre en pratique les normes transmises par Rome.

Pour plus d'informations : Agence VID

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