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11.06 - Russie : Une visite prématurée.

Le patriarche de Moscou Alexis II estime "prématurée" une rencontre éventuelle entre lui et le pape Jean Paul II d'autant qu'il juge que le pape n'est pas le bienvenu en Ukraine.

Dans un entretien accordé au quotidien italien "Il Messaggero"et publié le dimanche 10 juin, le chef de l'Eglise orthodoxe russe a rappelé son opposition à la venue du pape en Ukraine. Il a qualifié de "prématurée" une rencontre entre les chefs des deux Eglises. La demande de pardon adressée aux orthodoxes par le pape Jean Paul II lors de sa récente visite en Grèce est insuffisante si elle ne s'inscrit pas dans les faits.

"La violence continue," affirme-t-il reprenant le fait que trois paroisses orthodoxes auraient été récemment détruites "pour mieux préparer la visite pontificale". Une information plusieurs fois démenties par des sources locales, car ces chapelles n'avaient aucune autorisation officielle et c'est le responsable local qui a décidé d'appliquer la loi.

Une rencontre entre les deux chefs à cette occasion est, à ses yeux, "prématurée". "Une telle rencontre doit constituer non pas le début mais la confirmation, le couronnement d'une amélioration des relations bilatérales."

La rencontre oecuménique de Baltimore en juillet 2000, n'a pas amélioré ces relations. Les accords signés avec le Vatican "sont restés sur le papier"... "L'engagement d'informer le patriarcat de Moscou sur tous les projets religieux réalisés par les représentants de l'Eglise de Rome" en Russie pourrait "contribuer à résoudre le problème du prosélytisme."

Proposant des réalisations concrètes, le patriarche de Moscou a t rappelé que les édifices religieux en Ukraine pourraient être utilisés de manière "équitable" par les orthodoxes et les grecs- catholiques, alors que "les catholiques les ont récupérés avec violence". "Le patriarche orthodoxe de Moscou répète toujours les mêmes accusations qui ne sont pas confirmées par la situation actuelle", répond le cardinal Lubomyr Husar, chef de l'Eglise grecque-catholique d'Ukraine.

Ils sont même des prétextes, selon lui car l'opposition de Moscou à la visite du pape en Ukraine est "psychologique". "Les obstacles qu'ils mettent en avant sont des excuses qui servent à couvrir son intransigeance.", lance-t-il.

L'obstacle majeur au voyage du pape en Ukraine est pour le patriarcat de Moscou la tension entre l'Eglise orthodoxe ukrainienne qui dépend de sa juridiction et les deux autres Eglises orthodoxes présentes dans le pays, non reconnues par la communauté orthodoxe internationale. Le patriarcat de Moscou craint que le pape ne légitime ces deux Eglises en rencontrant leurs représentants à Kiev lors de sa visite en Ukraine, alors qu'il les considère comme schismatiques.

En fait le pape les rencontrera dans le cadre de la Conférence des Eglises chrétiennes d'Ukraine où elle se trouvent avec l'Eglise reconnue par le patriarcat de Moscou.

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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