11.06 - France
: Décès du cardinal Pierre Eyt.
Le cardinal Pierre Eyt, archevêque de Bordeaux, est décédé le lundi
11 juin à 9 heures, d'un cancer, après une longue maladie.
Agé de 67 ans, il était l'un des six cardinaux de France.
Depuis 1989, il était archevêque de Bordeaux. Né le 4 juin
1934 à Laruns (Pyrénées-Atlantique), il fut ordonné prêtre
le 29 juin 1961 pour le diocèse de Bayonne. Archevêque-coadjuteur
de Bordeaux, le 28 septembre 1986, puis archevêque en 1989, il
fut créé cardinal le 26 novembre 1994.
Membre de la Congrégation Pontificalepour la Doctrine de la Foi, président
de la Commission doctrinale des évêques de France, membre de la Congrégation
pour l'Éducation Catholique, il était reconnu comme un des grands
théologiens de notre temps dans les sphères du Vatican.
Docteur en théologie, il avait fait ses études à la Faculté
de philosophie et de théologie de l'Institut catholique de Toulouse,
puis à l'Université grégorienne à Rome. Chapelain à l'église
Saint-Louis des Français à Rome (1963), professeur à la Faculté de théologie
de Toulouse (1967-1981), vice-recteur de l'Institut catholique de Toulouse
(1972-1975) et enfin Recteur de l'Institut catholique de Toulouse (1975-1981),
il avait marqué profondément le Congrès eucharistique
international de Lourdes en 1981 et aussi les orientations théologiques
de la doctrine eucharistique vis-à-vis des pays en voie de développement,
lors du colloque qu'iul avait organisé à Toulouse à
l'occasion de ce congrès.
Recteur de l'Institut catholique de Paris
(1981-1986), archevêque-coadjuteur de Bordeaux (1986-1989), il était
très écouté de ses pairs, au sein de la Conférence
des évêques de France.
Ses dernières interventions ont été marquantes
dans ce sens en particulier son "Introduction sur la Déclaration
de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi " Dominus Iesus " 5 septembre
2000, et sa Catéchèse du rassemblement JMJ du 24 juin 2000.
En 1999, il posa nettement "Deux questions au Cardinal Ratzinger"
dans le quotidien catholique "La Croix". Ses interventions
étaient toutes dans le sens de l'Histoire et dans le sens de
la Tradition, bâtissant ainsi un avenir de la foi. Certaines sont
à lire et à relire, en particulier celle sur "Le
Synode pour l'Europe", le 27 septembre 1999 et le 1er octobre 1999,
sur "L'encyclique Fides et Ratio : le désir de vérité."
L'une de ses dernières interventions concernait les démarches
ambigues de la Fraternité Saint Pie X, héritière
du schisme de Mgr Lefebvre :"De telles différences doctrinales,
liturgiques, sacramentelles, institutionnelles, de telles oppositions,
non seulement sur le "Mystère pascal" mais sur tant d'autres éléments
de la foi, peuvent-elles être surmontées sans examen approfondi et sans
délai suffisant ? Pour le moment et concernant ces problèmes, nous sommes
nombreux à voir sur cette route davantage d'obstacles que d'ouvertures".
"Il avait fait part à ses prêtres, le Lundi saint 1999, de la maladie
qui devait l'emporter et ces dernières semaines ont été particulièrement
éprouvantes. Jusqu'à ces derniers temps, malgré l'épreuve des traitements
et des soins, il a accompli courageusement sa tâche de pasteur du diocèse.
Il a servi l'Église avec détermination, libre et curieux des évolutions
et des pensées, attentif et respectueux des personnes et de leur histoire,
serviteur du nom de Jésus qu'il nous a enseigné à prononcer avec affection
et foi. "
Pour plus d'informations : Diocèse
de Bordeaux
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