16.06 - Italie : Permanence des schémas
coloniaux.
L´Union
des juristes catholiques italiens, lors d'un congrès tenu à Bologne,a
présenté un document en vue du prochain sommet de Gênes : "sur la cohérence
entre les règles internationales qui régissent la dette extérieure des
pays en voie de développement et le cadre des principes généraux du
droit et des droits des hommes et des peuples".
Ces juristes catholiques italiens veulent porter le thème de la remise
de la dette internationale devant les membres du G8. Ils avancent des
propositions en particulier de réforme des organismes internationaux
pour ne pas continuer à reproduire des "schémas coloniaux".
Au centre de leur proposition, une demande a été faite
au gouvernement italien, selon le dispositif prévu par la loi n°
209 du 25 juillet 2000, de s´engager à demander un avis de la Cour internationale
de Justice "sur la cohérence entre les règles internationales qui régissent
la dette extérieure des pays en voie de développement et le cadre des
principes généraux du droit et des droits des hommes et des peuples".
Cette consultation
est urgente "face à l'absence d´un cadre clair et consensuel de règles
internationales", rappellant
aussi le projet d´institution par les Nations Unies d'une Commission
internationale de la dette chargée de traduire en actes les propositions
conformes aux indications de la Cour pour résoudre les problèmes de
la dette extérieure.
Cette
stratégie devrait s'accompagner d'une réforme des institutions financières
internationales dans la direction d'une participation universelle, avec
une représentation équilibrée des pays en voie de développement. La
transparence et la démocratie sont indispensables dans le processus
de décision.
Les juristes italiens suggèrent de ne pas considérer seulement les 30
% de la dette, comme il a été fait jusqu'ici, à la suite de la négociation
qui a suivi la crise en 1983-1984. Ils suggèrent aussi de ne pas considérer
l'annulation de la dette des seuls pays dont la dette dépasse 150 %
des exportations, mais de prendre en considération le besoin de garantir
la survie et la dignité des populations.
Mgr Attilio Nicora, président du comité épiscopal pour la réduction
de la dette extérieure des pays les plus pauvres, fait remarquer à
cette occasion :"Dans le débat général de ces dernières années, explique
l´évêque, la proposition d'annulation ou de diminution de la dette pour
les pays en voie de développement a été peu prise en compte"... "Tant
que les pays dans le besoin eux-mêmes n'auront pas voix au chapitre,
les organismes internationaux continueront à proposer des schémas que
nous pouvons taxer de coloniaux".
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques d'Italie
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