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18.06 - Soudan : Des conversations décisives.

Les relations diplomatiques entre Kampala et Khartoum, à en croire les récentes déclarations officielles des deux gouvernements, ont repris à l'enseigne du dialogue et de la compréhension réciproque.

L'ouverture des bureaux de représentation diplomatique respectifs est, du moins sur un plan formel, le signe d'un tournant susceptible de faire naître de nouveaux scénarios géopolitiques aussi bien dans la région des Grands Lacs que dans la Corne de l'Afrique. A ce propos, il faut noter que bien que le sommet de Nairobi tenu le 2 juin entre les rebelles du SPLA (Armée de libération populaire du Soudan) et la délégation soudanaise ne se soit pas conclu avec le tant attendu "cessez-le-feu", il a tout de même été marqué par des développements de négociation intéressants.

Des sources diplomatiques accréditées dans la capitale kenyane ont en effet rapporté qu'au cours des colloques indirects, pour la première fois dans l'histoire, John Garang, leader du Spla, avait énoncé le concept d'un Etat en deux nations (Soudan nord/sud) et sa disponibilité à traiter de la création d'une administration fédérale sur le modèle canadien, renonçant à l'autodétermination des régions méridionales du pays.

Le scénario géopolitique reste cependant parsemé de zones d'ombre. Le fait que Khartoum ait officiellement renoncé à soutenir les formations rebelles du LRA (Armée de résistance du Seigneur) hostiles au gouvernement ougandais et que Kampala en ait fait de même en interrompant toute forme de collaboration avec le Spla n'est pas convaicant. Des sources bien informées, dont l'agence MISNA conservera l'anonymat, ont dénoncé ces jours-ci que du point de vue militaire, tout continuait comme avant.

Dans ce contexte, une implication plus décidée des Nations Unies et plus particulièrement de leur Conseil de sécurité serait souhaitable: la guerre sud-soudanaise a déjà causé, en 18 ans, la mort de plus de 2 millions de personnes et un nombre incalculable de réfugiés. La mise en jeu n'est pas seulement la difficile cohabitation entre des populations de religions islamique et animiste/chrétienne, mais elle concerne également le contrôle du bassin pétrolier sud-soudanais, aujourd'hui plus que jamais l'atout du régime de Khartoum.


Pour plus d'informations : Agence Misna

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