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23.06 - Bénin : Vivre pauvre dans la dignité.

L'Afrique, cette terre simple où la pauvreté quotidienne est vécue avec dignité et où les misères et les douleurs sont acceptées avec résignation, est devenue 'ma terre', et je l'aime de plus en plus".

Parlant de sa lutte quotidienne contre les nouveaux esclavagistes, une missionnaire dit simplement tout l'amour qu'elle ressent pour cette terre d'Afrique où elle vit depuis 35 ans.
Elle oeuvre au "Foyer Bakhita" qui se trouve à Abomy-Calavi, à 14 kilomètres de Cotonou. Ce centre d'accueil se bat pour arracher aux profiteurs les nouvelles esclaves de l'an 2000. Il est baptisé "Foyer Bakhita", en mémoire de la religieuse canossienne soudanaise proclamée sainte le 1er octobre dernier.

Soeur Anna Rizzardi, religieuse missionnaire de la congrégation des Filles du Coeur de Marie, raconte son expérience à l'agence MISNA. "Des fillettes et des adolescentes en difficultés arrivent chez nous, parfois trouvées dans la rue par la police locale. Elles n'ont pas eu la chance de vivre leur enfance sereinement et leur soif d'amour se voit dans chacun de leurs gestes".

En plus d'accueillir et de consoler ces jeunes filles - dont bon nombre étaient destinées à devenir des servantes dans des familles privées ou à travailler dans les plantations de pays limitrophes - le centre d'Abomy-Calavi tente de les aider à se construire un avenir. "Depuis octobre 2000 - poursuit Soeur Anna - douze de ces filles fréquentent avec enthousiasme un cours de formation pour collaboratrices domestiques, au terme duquel elles auront un avenir assuré".

Malheureusement, les organisatrices du centre d'accueil doivent affronter des difficultés quotidiennes. "Il y a l'éternel problème du manque d'eau qui nous empêche de cultiver les légumes et les fruits. Le projet de récupération de l'eau de pluie des gouttières pour l'acheminer vers une citerne souterraine, est prêt. La réalisation de ce plan - observe la religieuse - contribuerait à rendre la mission autosuffisante pour l'approvisionnement en fruits et légumes."

"Comme toujours, je m'en remets à la providence, qui ne m'a jamais déçue au fil de toutes ces années. Dans tous les cas - conclut Soeur Anna - notre travail en Afrique ne s'arrête pas. Nous continuons à contruire, à éduquer, à chercher à exprimer la foi en Dieu à travers l'amour pour ses créatures. Il est difficile d'expliquer avec des mots les sensations de sérénité et les émotions qui se respirent de jour en jour et que le temps n'est pas en mesure d'effacer. "

Pour plus d'informations : Agence Misna

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