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03.07 - Rwanda : Les apparitions de Kibeho.

Dans un communiqué publié en français, le 29 juin, le Saint-Siège a repris la déclaration de Mgr Misago, archevêque de Gikongoro, qui a annoncé le même jour au cours d'une messe solennelle dans sa cathédrale qu'il approuvait les apparitions de la Vierge, qui ont eu lien depuis 1981.

Le Vatican a rappellé que le Saint-Siège ne se prononce jamais sur des cas d'apparitions, laissant la pleine autorité à l'évêque du lieu pour décider de l'authenticité ou non des événements.

Vingt ans déjà vont s'écouler depuis que le dossier des apparitions de Kibeho est à l'étude. En effet, ces phénomènes insolites ont commencé dans la journée du 28 Novembre 1981, au collège de Kibeho. Deux commissions d'étude, celle des médecins et celle des théologiens, furent créées sans tarder par l'évêque du lieu dès avril 1982.

A la date du 15 Août 1988, l'évêque du lieu jugea opportun d'approuver un culte public en rapport avec les apparitions de Kibeho, mais restait en suspens deux questions importantes : La Vierge Marie ou Jésus sont-ils apparus à Kibeho comme des voyants présumés le disent? - Si oui, quel voyant ou voyante pourrait-on reconnaître, étant donné le grand nombre de personnes qui, au fil des jours, ont commencé à prétendre être favorisées de visions et de messages venus du ciel?

Le 29 juin, devant tous les évêques catholiques du Rwanda et le Nonce Apostolique à Kigali étaient présents, entourés par de nombreux prêtres, religieux, religieuses et fidèles laïcs, Mgr Augustin Misago a lu lui-même devant l'assemblée la Déclaration fort attendue.

Après un bref exposé des faits, l'évêque y fixe d'abord quelques repères historiques, pour présenter ensuite les éléments du message, et enfin montrer en quel sens les apparitions de Kibeho ont quand même porté des fruits, et de bons fruits, malgré les temps troubles que le Rwanda a connu durant cette décennie.

Puis il a confirmé les travaux des commissions chargées de l'étude des faits :

1 - Oui, la Vierge Marie est apparue à Kibeho dans la journée du 28 Novembre 1981 et au cours des mois qui ont suivi. Il y a plus de bonnes raisons d'y croire que de le nier. A cet égard, seules les trois voyantes du début méritent d'être retenues comme authentiques; il s'agit de Alphonsine Mumureke, Nathalie Mukamazimpaka, et Marie Glaire Mukangango. La Vierge s'est manifestée à elles sous le vocable de "Nyina wa Jambo", c'est-à-dire "Mère du Verbe" : ce qui est synonyme de "Umubyeyl w'Imana", c'est-à-dire "Mère de Dieu", comme elle l'a expliqué. "

2 - "Plusieurs motifs justifient le choix des trois voyantes maintenant reconnues. Alphonsine, Nathalie et Marie Claire qui répondent avec satisfaction aux critères établis par l'Eglise en matière d'apparitions et de révélations privées. Par contre, l'évolution de présumés voyants postérieurs, surtout depuis la fin de leurs apparitions, laisse apparaître des situations personnelles bien précises et plus ou moins inquiétantes qui viennent renforcer des réserves déjà existant à leur sujet et dissuader l'autorité de l'Eglise de les proposer aux fidèles comme une référence."

3 - "Le temps fort de ces apparitions s'est terminé avec l'année 1983. Tout le reste qui s'est dit ou fait après cette date à Kibeho n'a en vérité apporté rien de nouveau par rapport à ce qui était déjà connu auparavant, que ce soit au point de vue des messages ou bien des signes de crédibilité."

... 5 - Dans les cas des trois voyantes retenues, qui sont finalement à l'origine de la célébrité de Kibeho, il n'y a rien qui a été dit ou fait par elles pendant les apparitions qui soit contraire à la foi ou à la morale chrétienne. Leur message rejoint avec satisfaction les Ecritures Saintes et la Tradition vivante de l'Eglise."

... "La reconnaissance ou la négation de l'authenticité d'une apparition n'est point couverte par l'infaillibilité; elle repose plus sur des preuves de probabilité que sur des arguments apodictiques". Dans le domaine des apparitions il n'y a donc pas de certitude absolue pour les témoins, sauf peut-être pour le voyant lui-même. La reconnaissance de ces apparitions ne saurait être confondue avec un article de foi: pour cette raison chaque chrétien demeure libre d'y adhérer. Le message lié à cette apparition n'est pas une révélation nouvelle; c'est plutôt un rappel de l'enseignement ordinaire de l'Eglise, tombé dans l'oubli".

Pour plus d'informations : Agence de presse du Vatican

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