Infocatho



03.07 - Antonio Rosmini est réhabilité.

Le Vatican dédouane les ouvrages philosophiques et théologiques et lève la condamnation qui avait frappé Antoine Rosmini Serbati au XIXème siècle, qui avait été "mis à l'Index" en raison de ses prises de position en faveur des courants d'idées de son époque.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié le samedi 30 juin une note brève sur l'œuvre du théologien et philosophe, qui est également le fondateur de l'Institut de la Charité et des Sœurs de la Divine Providence.

Selon les termes de cette note, elle a "pris en considération les résultats qui se dégagent de l'historiographie et de la recherche scientifique de ces dernières décennies". Sur la base de cette analyse, "on peut désormais considérer comme surannés les motifs de préoccupation et de difficulté doctrinale et prudentielle, qui ont déterminé la promulgation du Décret "Post obitum" de condamnation des 'Quarante Propositions" tirées des ouvrages d'Antonio Rosmini."

En outre, toujours selon cette note, "les propositions condamnées ont été tirées en grande parte des ouvrages posthumes de l'auteur, dont la publication a été faite sans aucune critique capable d'expliquer le sens précis des expressions et des concepts qu'elles représentent. Cela favorisa une interprétation hétérodoxe de la pensée rosminienne, même en raison de la difficulté objective d'en interpréter les catégories, surtout si elles sont envisagées dans l'optique néothomiste".

... "L'entreprise spéculative et intellectuelle d'Antonio Rosmini est caractérisée par une grande audace et un grand courage, même si elle ne manque pas d'une certaine hardiesse risquée, notamment dans certaines formulations, dans sa tentative d'offrir de nouvelles opportunités à la doctrine catholique devant les défis de la pensée moderne."

Antonion Rosmini (1797-1855) fut le contemporain actif de l'unité italienne pour laquelle il a oevré, malgré ce que cela comportait de risques vis-à-vis des Etats Pontificaux d'alors. Il est en relation avec les grands acteurs de cette unité, enparticulier Cavour.

Mais il s'intéresse surtout à l'évolution du christianisme occidental. Il est en contact fréquent avec Lammenais, il suit avec enthousiasme le "mouvement d'Oxford" et admire le génie de Newman. Malgré la condamnation romaine de ses travaux philosophiques, il reste fidèle à l'Eglise et à l'autorité des papes.

Par les réformes qu'il entrevoit pour l'Eglise de son temps, participation des fidèles à la liturgie, rôle des laïcs, exégèse historique, il se révèle particulièrement inspiré et en avance d'un siècle que le concile Vatican II.

Pour plus d'informations : Agence VID

Retour