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02.07 - France : Le Synode réforme l'accès aux sacrements.

Le synode de l'Eglise Réformée de France a voulu rendre possible l'accès à la communion avant d'être baptisé. Cette décision suscite bien des débats, vis-à-vis d'une évolution doctrinale qui relativise le baptême par rapport à la sainte cène.

"Même si l'ordre logique demeure, les itinéraires des croyants se sont individualisés au point que faire d'une étape (le baptême) la condition de l'autre (la sainte cène) peut ne plus être compris. En revanche, replacés dans une dynamique de foi, baptême et cène se répondent avec richesse, à condition que l'Eglise locale offre des lieux catéchétiques où ce lien avec la Parole qui donne sens aux sacrements est établi et mûri."

Ce texte, voté à Soissons durant le synode les 24 au 27 mai veut être une "fidélité doctrinale" selon la pasteur Hubert Bost qui en fut le rapporteur. Il s'inscrit seulement comme "une adaptation de la pastorale au cheminement personnel de chaque croyant dans la relation que le Dieu de Jésus-Christ a tissé avec lui", selon les termes du pasteur Bost, dans un entretien paru dans l'hebdomadaire "Réforme" du 27 juin.

"Le baptême n'est pas un passeport, explique-t-il, les itinéraires doivent être individualisés ... les croyants sont invités au repas du Seigneur dès lors qu'ils discernent les signes de la présence du Christ dans le pain et le vin partagés... La participation à la cène est pour eux l'appel à recevoir le baptême."

Le texte voté à Soissons déclare également : "Le baptême est le geste sacramentel par lequel est signifié l'accueil dans l'Eglise de Jésus-Christ."

Du côté protestant, le pasteur Michel Leplay fait remarquer : "Il y a une entorse à la tradition même réformée dont il faut souhaiter qu'elle
ne constitue pas une entrave aux relations ecclésiales." Il regrette que l'avis des autres Eglises n'ait pas été mieux pris en compte. Et de citer la Confession de foi de La Rochelle consacrée au baptême et à la sainte cène.

"Nous reconnaissons seulement deux sacrements communs à toute l'Eglise, dit cette confession qui est la base même de la Réforme en France. Le premier qui est le baptême nous est donné pour témoignage de notre adoption. Nous confessons que la Sainte Cène (qui est le second sacrement) nous est le témoignage de l'unité que nous avons en Jésus-Christ."

Cette unité vient-elle seulement de la foi ? dans quelle mesure le baptême est-il alors "le témoignage de notre adoption" ? Ces questions ne peuvent être posées qu'en termes d'opportunité pastorale qui entend ainsi répondre aux modalités contemporaines de la découverte de l'Evangile. L'inversion de l'ordre traditionnel signifie plus qu'une articulation pratique sans lien doctrinal réel, même si "la séquence-sainte cène n'est pas, en principe, modifiée."

Le secrétaire de la commission épiscopale française pour l'unité des chrétiens, Christian Forster, pense que les textes votés par le Synode de Soissons mettent en cause le socle commun entre catholiques et protestants. "Si le baptême est la nouvelle naissance (l'adoption) peut-il arriver en second ?" Et d'ajouter : "Dans le dialogue oecuménique où nous voulons progresser, nulle Eglise ne peut plus penser et décider sans référence aux autres."

Pour plus d'informations : Eglise Réformée de France






Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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