13.07 - Russie : Des orientations divergentes.
L'Eglise orthodoxe russe du patriarcat
de Moscou connait actuellement des divergences d'orientation qui ne
sont pas sans répercution dans la conduite des relations avec
les autres patriarcats et avec l'Eglise catholique romaine.
Jusaqu'à ces derniers temps, le métropolite Cyrille de
Smolensk, responsable du département des relations extérieures
du patriarcat de Moscou, était donné comme l'un des plus
proches de la pensée du patriarche Alexis II, puisqu'on était
enclin à en voir même un éventuel successeur.
Tout un courant interne, qui grandit en influence, le récuse
maintenant et lui préfère le métropolite Méthode
de Voronej et Lipetsk qui vient même d'être coopté
dans le conseil chargé des questions religieuses auprès
du président Poutin. Mgr Méthode dirige également
la Commission historique de l'Eglise russe, chargée d'élaborer
le futur modèle des relations entre politique et religion dans
le pays.
Il s'appuie sur les milieux d'affaires dont le très puissant
combinat métallurgique de Lipetsk. Il cultive une image de traditionaliste,
soucieux de la continuité russe. Image toute opposée à
celle du métropolite Cyrille, considéré comme trop
occidental et plutôt libéral. Mgr Méthode ne manque
pas de le faire attaquer dans la presse russe conservatrice.
Lors d'une rencontre qui s'est tenue à Vézelay en France,
au mois de mai avec la Fraternité orthodoxe de France, le P.
Hilarion Alfeïev, responsable des relations oecuméniques
aux relations extérieures du patriarcat, a dressé une
esquisse de l'histoire de l'Eglise russe pour éclairer l'avenir.
"La Révolution russe a été le produit à
la fois de la monarchie russe et de l'Eglise, du fait qu'il n'y avait
aucune séparation de l'Eglise et de l'Etat. " n'a-t-il pas
hésité à affirmer.
... Beaucoup d'églises, de monastères, d'écoles
de théologie ont rouvert leurs portes dans des bâtiments
restaurés, ce qui était une tâche importante et
difficile. Les dirigeants de l'Eglise sont parvenus à établir
des relations avec les autorités civiles. Ils ont par contre
été incapables, sauf en de rares exceptions, à
toucher le peuple."
..." Un retour à un statut d'Eglise d'Etat serait une grave
erreur de l'accepter si un tel rôle était offert à
l'Eglise. L'Eglise serait rejetée à nouveau par la majorité
de la société comme elle a été rejetée
en 1917. L'erreur la plus dangereuse serait de ne pas avoir tiré
de leçon de l'histoire et de revenir à la situation pré-révolutionnaire,
comme certains membres du clergé le souhaitent aujourd'hui."
..." Une orthodoxie qui lutterait contre les juifs, contre les
francs-maçons, contre la démocratie, contre la culture
occidentale, contre les Lumières, est un autre écueil
tout aussi grave de conséquences."
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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