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19.07 - USA : Le huis clos dans l'Eglise.

Selon sœur Chittister, il faut plus de cohérence pour aborder le thème de l'égalité des femmes. Il faut un véritable groupe de discussion international sur les thèmes de l'autorité et du pouvoir au sein de l'Église.

"L'invisibilité des femmes dans l'Église interpelle la vraie nature de l'Église"... "l'Église de Jésus-Christ n'est guère appelée au sacerdoce. Or l'Église du Christ est appelée à être disciple". Telles sont les deux affirmations qui viennent de sœur Joan Chittister, théologienne bénédictine, et qui ont été faites dans le discours qu'elle a adressé à la Conférence internationale sur l'ordination des femmes, qui s'est tenue à Dublin entre la fin de juin et le début de juillet.

Sœur Chittister, théologienne et essayiste très connue aux États-Unis, a participé à la Conférence avec le consentement de la prieure de son couvent, malgré une requête officielle contraire du Saint-Siège. Dans le rapport, que "Vidimus Dominum" a pu lire, la religieuse bénédictine a souligné que la prophétie doit prendre le dessus sur les aspects institutionnels de l'Église, qui sont en train en ce moment du suffoquer le véritable esprit de l'Évangile de Jésus, qui est un message de libération.

"Nous avons besoin de communautés chrétiennes, non pas de cléricalisme patriarcal ; de sacré et non de sexisme. Les gens cherchent des prophètes, et non un grand nombre de prêtres. Il s'agit de suivre le Christ et non de promulguer des décrets canoniques". Nous assistons à une religion "qui prêche l'égalité des femmes mais qui ne fait rien pour la montrer au sein de ses structures, qui proclame une ontologie de l'égalité, mais qui insiste sur une ecclésiologie de la supériorité".

Plaçant au centre le prééminence de l'aspect prophétique et du témoignage de vie, sœur Chittister a fait remarquer que "la chrétienté vit dans le chrétiens, non pas dans les livres, non pas dans les documents soi-disant 'définitifs', pour cacher qu'ils ont vieilli, et non pas dans des erreurs que l'on voudrait faire passer pour 'tradition' ".

La proposition est donc d'établir une discussion vraiment libre et ouverte. "Nous avons besoin d'un groupe, libre des 'mandats' ecclésiastiques, qui organise des séminaires, des débats, dans le style des grandes disputes médiévales, qui publie et diffuse des livres; nous avons besoin de groupes de discussion sur les grands thèmes de l'infaillibilité et de la signification de la foi et du rôle des fidèles". "Il est temps de porter la discussion au grand jour, et de mettre fin à la discussion qui se fait à huis clos dans l'Église".

Pour plus d'informations : Agence VID

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