16.07 - L'obéissance bénédictine
et les pressions vaticanes.
Soeur Joan Chittister, bénédictine
d'Erie aux Etats-Unis a pris part à Dublin à la première conférence
mondiale pour l'ordination des femmes, (29 et 30 juin) avec l'accord
de sa supérieure et des religieuses de sa congrégation,
malgré les pressions de certains services du Vatican.
Les organisateurs de la session de Dublin dénonce ces pressions "incroyables"
exercées sur des religieuses. Or soeur Chittister s'est rendu à
Dublin avec l'appui de sa communauté, et notamment de sa supérieure,
qui s'en est expliquée dans un communiqué. "C'est à partir de la tradition
bénédictine ou monastique de l'obéissance que j'ai pris ma décision",
précise-t-elle.
La supérieure elle-même déplore le processus utilisé par le Vatican
à propos de la notion d'obéissance "pour exercer pouvoir et contrôle,
et pour produire une impression de fausse unité inspirée par la peur".
Elle avait été en pourparlers pendant trois mois avec des responsables
du Vatican au sujet de la participation de Sœur Joan Chittister à la
Conférence du Réseau Mondial pour l'Ordination des Femmes (WOW).
Le Vatican trouvait que cette participation était en contradiction avec
le décret "Ordinatio Sacerdotalis", selon lequel l'ordination presbytérale
ne sera jamais conférée aux femmes dans l'Eglise catholique romaine
et ne doit donc pas faire l'objet de débats. Pour la religieuse, il
ne s'agissait pas de soutenir, mais de faire entendre la voix des moniales
dans un tel débat.
"Après beaucoup de réflexion et prières, dit la supérieure
de soeur Chittister, je suis parvenue à la décision d'opposer un refus
à la requête du Vatican, à partir de la tradition bénédictine ou monastique
de l'obéissance." ... "Il existe une différence fondamentale entre la
conception de l'obéissance selon la tradition monastique et celle qui
est utilisée par le Vatican pour exercer pouvoir et contrôle, et pour
produire une impression de fausse unité inspirée par la peur."
..." L'autorité et l'obéissance bénédictines se construisent à
travers le dialogue entre un membre de la communauté et sa prieure dans
un esprit de coresponsabilité. Le rôle de la prieure dans une communauté
bénédictine est celle d'être une guide dans la recherche de Dieu. Bien
que vécue dans la communauté, la recherche est l'affaire de l'individu."
Soeur Vladimiroff, la prieure des bénédictines d'Erie, conclut: "Ma
décision ne doit en aucun cas être comprise comme un manque de communion
avec l'Eglise. J'essaie d'être fidèle au rôle joué dans l'Eglise plus
large par une tradition monastique vieille de 1500 ans. Notre tradition
remonte aux Pères et Mères du Désert du 4e siècle qui vivaient en marge
de la société afin d'être une présence de prière et de questionnement
aussi bien dans l'Eglise que dans la société."
..." Les communautés bénédictines d'hommes et de femmes n'ont jamais
voulu être partie intégrante du statut hiérarchique et clérical de l'Eglise,
mais se trouver à l'écart de cette structure pour offrir une voix différente.
Ce n'est que si nous le faisons que nous pouvons vivre le don que nous
sommes pour l'Eglise. Ce n'est que de cette manière que nous pouvons
être fidèles au don et à la place que les femmes ont dans l'Eglise".
Pour plus d'informations : Réseau
Mondial pour l'Ordination des Femmes et Agence
VID
Retour
|