Infocatho



19.07 - La solidarité est-elle anti-chrétienne ?.

Lors du 21ème Colloque Européen des Paroisses (CEP) qui s'est tenu à Gérone, en Catalogne du 7 au 13 juillet, a affirmé que "le concept solidarité est né dans un contexte antichrétien, dans le cadre de la Révolution française".

Le thème du colloque était: "Europe et solidarité: la dimension sociale de la foi dans nos communautés chrétiennes." En accueillant les participants, l'évêque de Gérone, Mgr Jaume Camprodon Rovira, a souligné l'actualité du thème retenu : son diocèse catalan doit faire face depuis les années 80 à une forte vague d'immigration en provenance d'Afrique du Nord, d'Afrique centrale et d'Europe de l'Est. "Nous nous savons pauvres, a-t-il déclaré, nous habitons une Eglise et sommes une Eglise qui a perdu de son pouvoir et de son poids social, qui n'a plus ni or ni argent. Mais, même dans cette situation, si elle est assumée lucidement et de façon évangélique, la force de l'Esprit peut être décelée".

Les intervenants ont témoigné de la dimension sociale de la foi : Maritchu Rall, de l'Association internationale des Charités (AIC) et représentant du groupe "Grande pauvreté et cohésion sociale" au Conseil de l'Europe comme Mgr José María Setién, évêque émérite de San Sebastian, au Pays Basque.

L'intervention de Mgr Del Toso, du Conseil pontifical "Cor Unum" a beaucoup étonnée quand il a voulu expliquer qu'il fallait parler plutôt de charité que de solidarité et surtout lorsqu'il a affirmé que "le concept solidarité est né dans un contexte antichrétien, dans le cadre de la Révolution française". Grande est la tentation, dit-il, de "ne voir que les nécessités matérielles de l'homme". En essayant d'y porter remède, on risque de "donner l'impression que l'important est de résoudre ces problèmes et non pas de témoigner la foi."

Il note que certains évêques qui rendent visite au Conseil "Cor Unum" se plaignent de trouver difficilement de l'argent pour des projets d'évangélisation, alors que ce n'est pas le cas lors qu'il s'agit de projets de développement.

Dans ses conclusions, le Congrès a souligné que "les faits sociaux d'aujourd'hui, comme ceux d'hier et, à plus forte raison encore, ceux de demain, modifient la structure de l'Eglise à travers son institution paroissiale". La paroisse n'est pas "un en-soi"mais "un lieu possible de ressourcement de la foi, qui invite à l'engagement concret du témoignage, de la vie spirituelle et du service de l'homme. Sur ce dernier aspect, il a insisté sur la nécessité d'un "accueil inconditionnel de chaque personne et de chaque groupe tels qu'ils sont" et rappelle que "la promotion de la charité et de la solidarité, de la justice et de la paix, suppose un service exempt de toute volonté de domination".

Pour plus d'informations : Evêché de Girone

Retour