23.07 - Le président George W. Bush
au Vatican.
Dans l'entretien qu'il a eu, à
Castelgandolfo, avec le président américain George W. Bush, le pape
Jean-Paul II a souligné la "responsabilité spéciale" des Etats-Unis
dans la réduction de l'écart de richesse entre le nord et le sud.
M. Bush a été accueilli par le cardinal Angelo Sodano, responsable des
Affaires étrangères du Vatican. La femme du président, Laura, et l'une
de ses deux filles, Barbara, l'accompagnent. C'est la première fois
que M. Bush rencontre le pape, avec qui il partage des valeurs morales
mais diverge sur certains points, comme la peine du mort.
"Une politique d'ouverture aux immigrants, l'annulation ou une réduction
significative de la dette des nations les plus pauvres, la promotion
de la paix au travers du dialogue et de la négociation, la primauté
de l'Etat de droit: ce sont les priorités dont les dirigeants des pays
développées ne peuvent se détourner", a déclaré Jean Paul II
. "L'Eglise ne peut qu'exprimer une profonde préoccupation car notre
monde continue d'être divisé, non plus entre blocs politique et militaire,
mais par une ligne tragique entre ceux qui peuvent profiter de ces opportunités
(de la mondialisation) et ceux qui s'en sentent exclus",
Alors qu'aux Etats- Unis, des débats importants divisent la société
sur l'implication des embryons dans la recherche médicale, le pape a
affirmé que "l'expérience montre une dégradation tragique des consciences,
provoquant une agression de la vie humaine dans le sein même de la mère
et s'accompagnant d'autres maux tels que l'euthanasie et l'infanticide
c'est-à-dire les avortements tardifs, et encore plus récemment
de la recherche sur les embryons qui sont ainsi condamnés à la mort."
..." Une société libre et vertueuse, ce que les Etats-Unis aspirent
à être, doit rejeter ces pratiques qui dévaluent et violentent la vie
humaine à tout les stades, de sa conception à sa mort naturelle"...
"Dans la défense du droit à la vie, dans la loi et à travers une culture
vibrante de la vie, les Etats-Unis peuvent montrer au monde la voie
d'un avenir réellement humain, dans lequel l'homme reste le maître,
et non le produit, de sa technologie", a insisté le pape.
Le président en effet est confronté à des questions délicates
: le gouvernement doit-il ou non soutenir les recherches médicales sur
les cellules d'embryons humains? S'il donne son accord , il sait qu'il
se mettra à dos l'aile droite de son parti, les catholiques conservateurs
et le Vatican. Or lui , et son adversaire aux présidentielles, Al Gore,
se sont partagés le vote des catholiques.
G. Bush a répondu au pape, en rendant hommage à son action et à son
message de paix et de justice. "Là où il y a l'oppression, vous parlez
des droits de l'Homme. Là où il y a la pauvreté, vous parlez de justice
et d'espoir. Là où il y a l'abondance, vous nous rappelez que la richesse
doit s'accompagner de la compassion et des sentiments moraux",
Après cet entretien de 30 minutes avec Jean Paul II, le président
Bush et quelques membres de la suite ont rencontré le cardinal Sodano
et Mgr Jean- Louis Tauran, secrétaire du Saint-Siège pour les relations
avec les Etats.
Selon Joaquin Navarro-Valls, porte parole du Saint-Siège, "au cours
des entretiens, les thèmes les plus importants liés à la communauté
internationale ont été évoqués. Une particulière attention a été réservée
à la situation du Moyen-Orient, aux respects des droits de l'homme,
parmi lesquels, le droit à la liberté religieuse, spécialement en Asie
et à la solidarité envers les pays sous-développés".
De source vaticane, on affirme que la situation de Jérusalem (faut-il,
ou non, envoyer des observateurs internationaux en Israël) et l'embargo
qui s'assouplit sur l'Irak auraient également été au centre des
discussions. Par ailleurs, le cardinal Angelo Sodano aurait demander
à George Bush d'ouvrir ou de faciliter la mise en place d'un canal de
liaison entre le Vatican et la Chine.
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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