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27.07 - Suisse : Pour ne pas cesser le dialogue.

Alors que la menace d'une évacuation par la force se précise à Fribourg, Mgr Bernard Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, demande aux sans-papiers de quitter pacifiquement l'église Saint-Paul qu'ils occupent depuis plus de 50 jours.

En contrepartie, il s'engage à intervenir auprès des instances fédérales pour trouver une solution pour éviter une évacuation par la force. Il leur conseille de s'installer au couvent des soeurs d'Ingenbohl, suivant la proposition de la paroisse. Dans la lettre qu'il leur a écrit, il a réaffirmé que l'on ne peut chasser quelqu'un de l'Eglise parce qu'elle est la maison du Père.

Cette phrase, qu'il a prononcée peu après l'occupation, ne doit toutefois pas être limitée à la notion d'église comme bâtiment, a déclaré jeudi 26 juillet l'évêque lors d'une conférence de presse donnée à l'évêché de Fribourg.

"Il faut que les sans-papiers nous aide à les aider", a-t-il dit également.En effet les quelque 50 clandestins risquent le cas échéant de casser le dialogue avec les autorités et d'encourager d'éventuels sentiments xénophobes au sein de la population fribourgeoise, qui s'est montrée très généreuse jusqu'ici. Une grande partie des paroissiens de Saint-Paul sont fatigués de cette situation et désirent pouvoir prier en paix, a rappelé l'évêque.

De plus, cette occupation, si elle devait se prolonger, pourrait créer un précédent fâcheux et inciter d'autres cantons à interdire des mouvements de ce type. Ce qui serait finalement préjudiciable à tous les sans-papiers.

Bouleversé par l'existence en Suisse de quelque 300.000 sans-papiers, il considère toutefois qu'une régularisation globale n'est pas une bonne solution. Il veut néanmoins s'engager auprès des instances fédérales pour revoir les critères de régularisation et oeuvrer avec la Conférence des évêques suisses à changer les mentalités en Suisse.

Le Conseil de paroisse de Saint-Paul avait demandé la semaine dernière aux sans-papiers de quitter l'église, au besoin par la force. Nicolas Deiss, préfet de la Sarine, a assuré qu'aucune intervention ne se produirait avant le 20 août. De son côté, le conseiller d'Etat fribourgeois, Claude Grandjean, a exclu une régularisation collective.

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de Suisse

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