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04.08 - Philippines : Cinq catholiques décapités par Abu Sayyaf.

Cinq catholiques ont été décapités et 27 autres enlevés par des hommes masqués et armés qui ont attaqué un village catholique de l'île de Basilan, à 900 kilomètres au sud de Manille. Le corps d'une cinquième victime décapitée a été découvert le même soir.

Quatre corps d'otages décapités avaient été retrouvés vendredi matin. Plusieurs otages auraient réussi à fausser compagnie aux rebelles. Abu Sayyaf détiendrait encore 13 otages sur ceux enlevés dernièrement. Le groupe armé détient également sur l'île de Basilan deux Américains et 19 Philippins enlevés en mai.

L'attaque a eu lieu à Lamitan, village à majorité chrétienne, dans la nuit du jeudi 2 août. Plusieurs personnes enlevées ont réussi à s'échapper. La police, qui a retrouvé les corps décapités, suppose que l'enlèvement et les violences sont l'oeuvre du groupe d'Abu Sayyaf.

Selon des témoignages de la police, il y a parmi les personnes enlevées quatre enfants et un parent du maire de Lamitan, M. Innocente Ramos, un fort opposant du groupe d'Abu Sayyaf. Le groupe, qui compte plus de 1000 rebelles, affirme lutter en faveur d'un état islamique dans le Sud des Philippines, pays à majorité chrétienne. Pour se financer et faire pression sur le gouvernement, ils se sont spécialisés dans les enlèvements de personnalités philippines et étrangères.

La police et l'armée philippine ont lancé depuis quelques temps une campagne pour combattre le groupe d'Abu Sayyaf et libérer les otages qu'il détient. Le surintendant M. Akmadul Pangambayan, chef de la police dans la Province de Basilan, a déclaré que trois jours auparavant un homme avait envoyé un message disant qu'Abu Sayyaf enleverait et décapiterait des chrétiens en riposte aux tentatives des militaires d'éliminer le groupe islamique fondamentaliste.

Jusqu'à présent il n'y a eu aucun commentaire officiel sur le massacre. Seule la présidente Gloria Arroyo a déclaré : " Nous continuerons la lutte pour les éliminer. " Parmi la population du Sud, où les musulmans et les chrétiens vivent les uns à côté des autres, les gens sont pessimistes quant à l'action de l'armée et des hommes politiques. Beaucoup se sentent abandonnés par le gouvernement." Parmi les chrétiens, déclare l'agence Fides, beaucoup préfèrent émigrer. Ceux qui restent s'arment pour se préparer à la lutte. Il semble qu'il n'y ait pas d'autre porte de sortie."

Les organisations musulmanes "Moro National Liberation Front" et "Moro Independent Liberation Front", anciennement rebelles, ont condamné Abu Sayyaf, et tous les musulmants refusent de collaborer avec eux. Mais à Basilan et à Jolo, leurs places fortes, les communautés musulmanes sont d'une certaine manière contraintes à soutenir la lutte et les méthodes d'Abu Sayyaf.

Pour plus d'informations : Agence Fides

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