02.08 - G8. : Une contestation pertinente.
Aux attaques polémiques de plusieurs
commentateurs conservateurs et néolibéraux, après les faits de Gênes,
marqués par la violence, don Zega, journaliste paulinien répond aux
accusations faite à l'encontre de la contestation des catholiques contre
le sommet de Gênes.
Les catholiques, y compris les religieuses et les religieux qui, à Gênes,
ont contesté la globalisation dont les membres du G8 sont les protagonistes,
globalisation qui favorise davantage les intérêts des puissants plutôt
que les exigences des pauvres. Les religieux contestataires ne sont
nullement animés par un esprit anti-occidental, mais plutôt par un esprit
évangélique.
Selon certains commentateurs, l'idéologie catholique, partagée par des
religieuses, des missionnaires, des jeunes et des membres de la hiérarchie,
a offert aux violents des éléments de justification pour leur contestation
du G8, donc de l'Occident. Il y a eu même un prêtre conservateur, don
Gianni Baget Bozzo, un partisan engagé de Berlusconi, qui va jusqu'à
accuser Jean Paul II et sa doctrine sociale, objectivement critique
envers les intérêts de l'Occident.
Don Zega pose quelques questions "impertinentes" à l'un de ces commentateurs:
"Où est placée, selon vous, l'Amérique Latine dans la logique Occident/reste
du monde? Ses problèmes, sa pauvreté endémique n'ont-ils rien à voir
avec le Nord développé, et surtout avec l'Amérique du Nord? Est-ce que
le colonialisme européen et le capitalisme américain sont tout à fait
innocents? Est-il vrai ou non que les rapports entre États-Unis et Amérique
du Sud sont gérés encore aujourd'hui par la finance et par les intérêts
économique plutôt que par la politique?".
"Je crains en conséquence, conclut don Zega, que l'exaltation de l'Occident
comme phare de civilisation et modèle de justice planétaire soit hors
de propos. Le bien et le mal sont, comme toujours, équitablement répartis:
à chacun son 'mea culpa'. Les critiques de l'Église à l'encontre du
libéralisme et du marché sauvage, sont tout à fait actuelles. Elles
ne viennent pas non seulement de l'Église en action que l'on a vue à
Gênes, mais également de l'Église officielle, de Paul VI à Jean
XXIII, au Souverain Pontife actuel.
Se ranger du côté des pauvres n'est guère un slogan. Cela peut gêner
les protecteurs de l'Occident opulent, mais il s'agit de l'Évangile
à l'état pur. Et même la politique doit en tenir compte". Dans le même
sens, plusieurs évêques italiens ont interpellé
Silvio Berlusconi.
Mgr Casale, archevêque de Foggia, Mgr Bettazzi, évêque
d'Ivrea, et Mgr Riboldi, évêque d'Acerra, lui lancent cet
appel :"Nous demandons que le gouvernement italien fasse toute
la lumière sur les dramatiques événements en mage
du G8... L'Eglise et les chrétiens ne peuvent se taire."
Pour plus d'informations : Agence
VID et Conférence
épiscopale italienne
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