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07.08 - Pakistan : Condamnés parce que chrétiens.

Les lois du Pakistan sur le blasphème, qui infligent la peine de mort à ceux qui, " par des paroles, écrites ou parlées,… souillent directement ou indirectement le nom sacré du Saint Prophète ", sont de plus en plus utilisées contre les chrétiens et les journalistes trop zélés.

M. Ayub Masih, un pakistanais chrétien, risque la pendaison car son recours contre la peine de mort, qui lui est infligée pour blasphème, a été rejeté. M. Rehmat Shah Afridi, l'un des directeurs de journaux les plus intègres du pays, est actuellement en prison à Lahore après avoir été déclaré coupable de trafic de drogue et condamné également à la pendaison. De même le blasphème a été le récent chef d'accusation de cinq journalistes.

" Nous vivons dans la peur ", déclare un journaliste pakistanais confirmé. M. Ayub Masih, âgé de 28 ans, a été accusé au mois d'octobre 1996 par un voisin musulman d'avoir dit " Si tu veux connaître la vérité sur l'Islam, lis donc Salman Rushdie ". Il a été condamné à mort le 27 avril 1998. Scandalisé par le verdict du tribunal, l'évêque catholique de Faisalabad, John Joseph, qui avait travaillé activement pour l'abolition des lois du Pakistan sur le blasphème, s'est suicidé quelques jours après, le 6 mai 1998, en ultime protestation et sur les lieux même du Palais de Justice de Sahiwal.

Le 25 juillet 2001, l'appel de M. Masih soutenu par Amnesty International a été rejeté par le Tribunal de Mutan de la Haute Cour de Lahore. M. Ayub, qui est condamné à la pendaison, a jusqu'au 24 août pour faire appel à la Cour Suprême du Pakistan. Mais depuis qu'un juge de la Haute Cour, qui avait acquitté un autre chrétien accusé de blasphème, a été assassiné par un musulman en 1997, les juges et les avocats ont désormais peur de prendre la défense des chrétiens.

Le général Musharraf, devenu chef d'Etat, chef du gouvernement et chef de l'armée du Pakistan le 20 juin 2001, s'est engagé à réformer la loi sur le blasphème et améliorer le statut des minorités religieuses au Pakistan. M. Mervyn Thomas, chef exécutif de l'association "Solidarité chrétienne dans le monde", basée en Angleterre, proteste contre l'utilisation de la peine de mort pour des motifs religieux, déclarant que " le contraste entre la sauvegarde des pensées de l'islam et le manque de protection pour les chrétiens est plus que frappant ".

Pour plus d'informations : Agence Fides

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